Die Adler
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[De Touatja à Yafran] "Trompe la mort" rencontre le "Renard" [28 Juillet] [Sang, sueur et sable]

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Jochen von Waldenstein
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MessageSujet: [De Touatja à Yafran] "Trompe la mort" rencontre le "Renard" [28 Juillet] [Sang, sueur et sable]   [De Touatja à Yafran] "Trompe la mort" rencontre le "Renard" [28 Juillet] [Sang, sueur et sable] EmptyMer 18 Mar - 14:31

Leur premier vrai combat aérien, à lui et sa dragonne, et ils tombaient contre un chasseur Vorcifère, probablement expérimenté. Jochen était partagé, la panne de radio et l'attaque des français lui faisaient penser à une sacré poisse, son côté aventureux, la perspective de montrer ce qu'il valait comme pilote, et le potentiel de son équipage. L'aventureux prit le dessus, et un sourire en coin étira le visage de l'allemand.

*Attends moi, Marseille, tu ne seras plus la seule étoile d'Afrique longtemps* pensa l'Aryen.

Le seul problème était la jeunesse d'Eva. La dragonne se comportait bien pendant les exercices, mais la situation réelle n'avait rien à voir avec eux, elle n'était pas tranquille, et le sang qu'elle avait brièvement senti sur son encolure, celui de son pilote, ne l'aidait pas à se calmer. Les vétérans de l'équipage surent imposer leur calme aux autres, et ceux dont c'était le premier combat firent de leur mieux pour être à la hauteur de leurs camarades, scrutant les nuages, près à faire usage de leurs armes. Les nuages étaient un avantage autant qu'un inconvénient, ils les cachaient, mais dissimulaient aussi leurs adversaires, rajoutant au stress de la dragonne qui craignait d'être attaquée par derrière.

Jochen faisait virevolter sa monture, changeant constamment de position, ne laissant pas à son adversaire l'opportunité de lui tomber dessus. Plusieurs fois les balles fusèrent, des coups furent échangés, mais jamais l'un ou l'autre des équipages pu prendre l'ascendant sur l'autre. Le jeune pilote n'avait plus un poil de sec, mais l'adrénaline qui coulait à flot dans ses veines ne lui faisait rien sentir, l'euphorie du combat lui faisait imaginer sans cesse toutes sortes de tactiques pour réussir à se mettre en bonne position pour descendre son adversaire, plus rien ne comptait que ça en cet instant, il avait complètement oublié sa mission, complètement oublié la Die Adler, et ignorait tout du drame qui s'était déroulé en dessous de lui. L'eut-il su, il n'en aurait rien eu à faire, dans son état.

Au bout d'une dizaine de minutes, le ciel se retrouva comme vide, Le chasseur Vorcifère se volatilisa.

-Pilote à observateurs, vous le voyez ?
-Négatif, aucun signe de lui, il a du rentrer... on devrait en faire autant, ce combat nous a un peu éloigné de la zone de mission.
-Walter, contacte les autres pour savoir où ils en sont.
-C'est ce que j'essaie de faire depuis une minute, Jochen... je n'ai aucune réponse, les ondes sont vides... Même Camille ne répond pas...
-La radio débloque encore à ton avis ?
-Aucune chance, je l'ai vérifiée avant que tu nous fasse faire les montagnes russes.


Une pensée traversa l'esprit du jeune Allemand *Louise... Mein got, Louise !!*

-Walter, une idée de leur dernière position ?
-Aucune Jochen... on fait quoi ?


L'Aryen jura entre ses dents. La femme qu'il aimait était sur le dragon du chef d'escadrille et celui ci avait disparu des ondes... Son premier réflexe fut d'essayer de partir à sa recherche, mais ils n'avaient aucune idée du cap suivit par leurs camarades, aucune idée de la position des français, aucune connaissance des lieux et du désert, ils étaient seuls, avec des informations qu'il fallait transmettre. La mort dans l'âme, Jochen décida de tourner la bride et de retourner à Yafran, pour faire son rapport... avec un peu de chances, il y retrouverai ses camarades et Louise, mais un mauvais pressentiment lui disait de ne pas trop y croire.

Le vol de retour se fit dans le silence, tout l'équipage était inquiet, Walter renouvela ses appels toute les cinq minutes jusqu'à Yafran, tout les appels restèrent sans réponses. Malgré la nuit, tous scrutèrent le terrain, espérant voir Majestas, Thuban voire même Tamerlan, mais les dragons de leurs camarades étaient aux abonnés absents, et les mines inquiètes du personnel de Yafran après leur atterrissage ne leur disait rien de bon.

-Les français étaient dans la zone, et ils y étaient en force !! dit Walter à un rampant qui l'interrogeait, Un Céleste se trouvait sur place ! Un putain de Céleste !!

Jochen, s'étant prestement débarrassé de ses sangles, sauta à bas d'Eva et manqua de s'écrouler. La fatigue et la blessure à la cuisse, qu'il avait complètement oubliée, le firent claudiquer jusqu'à la salle de debriefing, dans laquelle il entra sans frapper ni saluer.

-La Die Adler s'est fait anéantir, on s'est fait attaquer par des FFL, si ce n'était que ça, ce ne serait rien, mais ils avaient un Céleste avec eux..., Jochen donna du poing contre le montant de la porte, UN PUTAIN DE CÉLESTE !!

Il se dirigea vers la carte d'opération accrochée au mur et pointa du doigt leur dernière position connue.

- On était là quand ils nous sont tombés dessus... ce qui signifie qu'il y a une base dans les environ, ou un avant poste où ils pourraient se ravitailler...

*Mais tout ça, le haut commandement devait déjà le soupçonner, sinon ils ne nous auraient pas envoyés là bas...*
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MessageSujet: Re: [De Touatja à Yafran] "Trompe la mort" rencontre le "Renard" [28 Juillet] [Sang, sueur et sable]   [De Touatja à Yafran] "Trompe la mort" rencontre le "Renard" [28 Juillet] [Sang, sueur et sable] EmptyVen 20 Mar - 3:08

L'oasis de Yafran, première base du Luftgruppe Afrika du fait de sa proximité avec Tripoli, était quasiment vide lorsque Jochen déboula. La grande majorité des dragons étaient requis sur le front, à l'est de la Libye, et ceux qui n'y étaient pas mettaient la pression à Tobrouk ou convoyaient du matériel. Dans tous les cas il étaient évident qu'il n'y avait pas de quoi rassembler une escadrille capable de tenir tête à un Céleste.

C'était très clairement ce que pensait l'officier de garde que Jochen venait de quasiment réveiller. Il lui répondit qu'il allait réveiller le général von Kreuzburg et que, d'ici là, quelqu'un allait lui faire un café, et qu'il ferait mieux de se calmer un peu parce que le General risquait de ne pas aimer qu'on lui crie dessus.

Ledit General débarqua vingt minutes plus tard, en aussi bonne forme qu'une semaine auparavant, c'est à dire malade comme un chien et l'air épuisé. Lui aussi avait besoin d'un café, déclara-t-il. La lumière des lampes à pétrole lui creusait des cernes profondes comme une tranchée. A sa fatigue s'ajouta l'abattement lorsque son aide de camp lui rapporta les paroles de Jochen.

Lentement, l'air fatigué, von Kreuzburg se pencha sur la carte et la position donnée par le pilote d'Eva.

"Touatja est au milieu de nulle part. Ca n'a aucun sens."

Un peu plus et il accusait la Die Adler de s'être fait écharpée par un mirage. Mais il ne pouvait nier le témoignage de Von Waldenstein, aussi ridicule soit-il. Aux dernières nouvelles les deux seuls Célestes engagés en Europe se trouvaient à Alexandrie.

"Ils visent probablement l'Algérie, mais ça me parait peu probable. Les pétainistes tiennent solidement la zone, les rebelles n'ont pas le poids nécessaire pour s'en emparer... soit ils sont fous, soit ils veulent le Fezzan. Mais s'ils veulent le Fezzan, pourquoi ne pas passer par l'est et Kouffra ?"

La seule solution était...

"Est-ce qu'ils avaient des dragons africains avec eux ? Des berbères ou des kabyles ? Ou est-ce que c'était la blanche ou le noir ? L'escorte était composée uniquement de Français ou était-elle mixte ? Combien de dragons ?"


Il avait besoin d'avoir toutes les informations avant de prendre une décision... et de savoir s'il en informait le General Rommel. Excité comme il l'était, cet imbécile serait bien capable de téléphoner immédiatement à Mussolini ou à Hitler pour réclamer la moitié d'une flotte aérienne que le Reich ne pourrait pas lui fournir.
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MessageSujet: Re: [De Touatja à Yafran] "Trompe la mort" rencontre le "Renard" [28 Juillet] [Sang, sueur et sable]   [De Touatja à Yafran] "Trompe la mort" rencontre le "Renard" [28 Juillet] [Sang, sueur et sable] EmptyMer 25 Mar - 17:08

Jochen jura intérieurement face à l’apathie du rond de cuir qu'il venait probablement de réveiller. Il se fit néanmoins violence et claudiqua jusqu'à une chaise, laissant derrière lui quelques goutes de sang de sa blessure. Après s'être affalé sur la chaise, il essaya de retrouver son calme, mais toutes ses pensées étaient tournées vers Louise et ses camarades. Cet immobilisme l'énervait, ce lambin de général l'énervait, ce rond de cuir incapable de prendre une décision l'énervait. Le café arriva, fumant et sucré. Jochen n'aimait pas trop le café, mais dans son état n'importe quoi serait passé.

Le général débarqua à sa première gorgée de café, il affichait une mine affreuse, rappelant vaguement à Jochen les photos des antiques momies égyptiennes découvertes avant la guerre. Il demanda un café aussi, qui fut servit dans la minute, et écouta la raison de sa présence en salle de débriefing. Son visage passa alors de la fatigue à l'abattement. Ce qui ne l'empêcha pas de tout de suite commencer à chercher la raison de la présence en ce lieu d'une telle force. Professionnel malgré son état d'épuisement, Jochen senti son énervement diminuer. Il bu son café en silence, debout devant la table aux cartes. La blessure à la cuisse était lointaine maintenant, elle saignait toujours, mais la douleur était occultée, une vague gêne, tant qu'on ne la titillait pas, une raison de moins d'être énervé.

Le jeune Aryen suivi les réflexion du général. Il n'était pas un imbécile, et avait un certain sens tactique, mais il n'avait aucune idée des stratégies à grande échelle, aussi, l'idée qui naquit dans l'esprit de son supérieur lui resta-t-elle totalement inconnue, même quand le général lui posa des questions, auxquelles il répondit machinalement :

- Il y avait au moins cinq dragons, un Vorcifère, un honneur d'or, un garde-de-Lyon et un autre dragon léger accompagnant le Céleste, qui était de couleur blanche... a titre personnel, je n'ai vu que le Vorcifère, l'Honneur d'or et l'autre léger, mais j'ai tiré les autres informations des derniers messages radios de mes camarades. De ce que je sais, il n'y avait que des français, mais peut être y avait-il d'autres dragons alentours, le ciel était plutôt encombré, la visibilité était très réduite et le Vorcifère m'a collé aux basques jusqu'à ce qu'il rompe le combat.

Jochen, toujours débout avec sa tasse de café, ne comprenait pas vraiment ce à quoi pensait le général. Mais il resta muet pour ne pas perturber la réflexion de la momie qui lui servait de général...
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MessageSujet: Re: [De Touatja à Yafran] "Trompe la mort" rencontre le "Renard" [28 Juillet] [Sang, sueur et sable]   [De Touatja à Yafran] "Trompe la mort" rencontre le "Renard" [28 Juillet] [Sang, sueur et sable] EmptyJeu 26 Mar - 2:43

L'idée retomba comme un soufflet. Si Lien n'était accompagnée que de son escorte habituelle, alors aucun indice ne permettait de jauger ses plans ou sa puissance réelle. Von Kreuzburg avait espéré des Anglais (signe d'une attaque à revers, mais aussi d'un affaiblissement du front aérien à l'est) ou des Africains qui laisseraient entendre que les FFL avaient rameuté des renforts coloniaux. Là, il n'était pas plus avancé qu'au départ...

Le quinquagénaire leva les yeux de sa carte et détailla le pilote. L'homme semblait épuisé, drainé, mais le General ne se demanda pas si ses dires étaient dignes de confiance : Von Waldenstein, à bout, ne semblait cependant pas fou. Lien se trouvait bien à la frontière entre l'Algérie et la Lybie.

"Vous êtes blessé !" remarqua enfin l'officier supérieur. "Lieutenant, pourquoi cet homme n'a-t-il pas été soigné ?"

Le jeune homme bredouilla que le pilote, arrivé en trombe, avait l'air en parfaite santé et qu'il ne s'était aperçu de rien. Et puis, sa blessure devait être plutôt bénigne vu qu'il était encore assez costaud pour crier sur tout le monde (ce qu'il ne formula pas exactement comme ça mais le fond y était).

"Bon. Leutnant, vous allez immédiatement vous rendre auprès de la Mauerfuchs de l'Oberleutnant. Vérifiez qu'elle est en bonne santé et occupez vous de l'équipage. Oberleutnant, vous allez faire un tour à l'infirmerie et vous n'en sortez plus avant demain matin."

Quant à lui, il se trouverait deux Mauerfuchs pour lancer une reconnaissance. Sa décision était prise, tant qu'il n'en saurait pas plus, ni Rommel, ni Berlin n'avaient besoin d'en savoir plus.
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MessageSujet: Re: [De Touatja à Yafran] "Trompe la mort" rencontre le "Renard" [28 Juillet] [Sang, sueur et sable]   [De Touatja à Yafran] "Trompe la mort" rencontre le "Renard" [28 Juillet] [Sang, sueur et sable] EmptyDim 5 Avr - 23:11

La tasse de café terminée, Jochen resta debout, la tasse en main, oscillant d'un pied à l'autre, pendant que son supérieur continuait à réfléchir. La tension commençait à redescendre, le jeune allemand sentait arriver la fatigue, il aurait volontiers piqué un petit somme, là, maintenant, mais il brûlait, en son fort intérieur, de reprendre les rennes de sa dragonne, et de retourner à la recherche de ses camarades et de sa compagne... la blessure ? Elle ne comptait plus, depuis quelques minutes maintenant, le sang commençait à coaguler, et suintait plus qu'il coulait. Aussi fut-il surpris quand le général le lui fit remarquer.

Le planton en faction à la salle de débriefing, visiblement pris à contrepied, balbutia quelques excuses, Jochen y senti comme une espèce de rancœur à son endroit, le rond de cuir ne devait pas être habitué à être bousculé de la sorte, surtout par un pilote. Il n'avait sans doute connu des combats que ce que les hommes en avaient dit, ou même ce que les journaux avaient lâché, des images de soldats incroyable de courage et des ennemis lâches fuyant à la moindre occasion... saloperie de propagande. Les soldats allaient au combat la fleur au fusil, la tête pleine de gloire rutilante, ils n'y trouvaient que peur, désespoir, poussière et mort.

Il serra les poings en regardant l'officier sortir de la pièce, dardant sur lui un regard qui n'était pas des plus amicaux. Une fois seul avec le général, il se mis au garde-à-vous.

- Général, mon équipage et moi nous portons volontaires pour la recherche de nos camarades de la Die Adler, dès que le corps médical m'autorisera à reprendre les vols.

Il était conscient que ce ne serait pas pour tout de suite, sa blessure nécessitait des soins, il était épuisé, tant physiquement que moralement, la perte possible de Louise était un sacré coup, et voir toute son escadrille disparaître d'un coup en était un autre, même s'il n'éprouvait guère de sympathie pour ses camarades allemands... quoi qu'il en soit, il refusait d'être tenu à l'écart des recherches. Il salua le général, claquement de talons et main à la casquette, il n'avait jamais salué aussi sérieusement. Il sorti et se dirigea vers l'infirmerie.

Il rumina de sombres pensées sur le trajet qui l'y conduisit, se présenta à l'accueil et fut admis en soin immédiatement. Dissimulé derrière un paravent il attendait, allongé sur un brancard...
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MessageSujet: Re: [De Touatja à Yafran] "Trompe la mort" rencontre le "Renard" [28 Juillet] [Sang, sueur et sable]   [De Touatja à Yafran] "Trompe la mort" rencontre le "Renard" [28 Juillet] [Sang, sueur et sable] EmptyLun 6 Avr - 21:25

Jochen ne fut sans doute pas surpris de s'entendre refuser la mission. Le temps qu'il soit de nouveau jugé apte au vol, toute l'affaire serait terminée de toute façon. Il ne lui restait plus qu'à prendre du repos sous le regard attentif des médecins de Yafran.

Pendant ce temps, un autre homme ressentait la fatigue tout aussi vivement que Jochen, sinon plus. Il n'avait plus vingt ans, ni même trente, et le poids des cinquante ans qu'il fêteraient bientôt se ressentait dans tous ses os. Chevaucher un Mauerfuchs sur de longues distances aurait épuisé n'importe quel homme, car il n'était pas rare qu'ils grimpent jusqu'à 10 000 mètres pour éviter les attaques ennemies ou pour suivre un courant favorable. Certes, l'épaisse combinaison isotherme protégeait le pilote, mais Rommel n'avait jamais pu s'habituer à l'encombrement des bouteilles d'oxygène, du harnais, de la rigidité de la combinaison lorsque les -20 à -30 degrés de la troposphère.

Parti d'Herrlingen le matin même, Storch avait attrapé un courant très favorable après une heure de vol, de sorte qu'à midi il se trouvait désormais à 8000 mètres, poussé par un vent qui le propulsait à quelques 180km², et annonçait qu'ils atteindraient Yafran entre 22 et 23h. De toutes ses (très courtes) vacances, ces vols représentaient les pires moment pour son pilote, mais Rommel avait insisté pour accomplir le trajet Wurtemberg - Lybie en une seule fois au lieu de pratiquer l'arrêt recommandé dans la région de Rome. Il voulait se prouver qu'il était tout aussi capable de le faire qu'un jeune pilote.

En toute honnêteté, il avait décidé dès la sixième heure que plus jamais, plus jamais il n'aurait l'idée de folle de tenter un vol direct.

Il dormait depuis deux heures lorsque Storch passa d'un vol plané à altitude constante à une spirale descendante. Il sentait à peine ses jambes et dû se tortiller avec un manque évident d'élégance. Les sangles du harnais ne lui donnait pas vraiment d'amplitude, mais ces quelques mouvements suffirent pour attirer l'attention du dragon.

"Arrivée à Yafran dans trente minutes !"

Rommel grommela quelque chose qui ressemblait à "c'est pas trop tôt", tout en sachant que Storch ne risquait pas de l'entendre. En temps normal les pilotes disposaient d'un micro dans leur casque pour leur Mauerfuchs puisse les entendre malgré le masque à oxygène, mais Storch détestait porter la radio assortie au niveau de la tête. D'après lui, faire de grands signes dans une direction suffisait à leur bonheur à tous les deux.

Le dragon se posa en douceur sur l'aire à courrier de la base aérienne, puis s'éloigna à pied jusqu'à ce qu'il soit sûr de ne déranger personne et se coucha sur le ventre. Comme d'habitude il entreprit de faire attention à tout, sauf à l'officier qui bataillait sur son dos pour dégraffer ses gants, se débarrasser du casque, déboucler toutes les sangles et, enfin descendre en manquant se casser la figure à cause de sa jambe gauche transformée en fourmilière et la droite qui, vu son utilité, aurait pu ne pas exister du tout.

"Laissez le harnais. Je vais trouver un équipage au sol, ils s'en occuperont."

"Je suis parfaitement capable de le faire."
Je suis général, sale bête, arrête de me prendre pour une petite fille ! Mais le dragon ne l'entendait pas de cette oreille et il se levait déjà, sûr de se mettre hors de portée de son passage. "C'est un ordre !" Storch souffla et souleva quelques graviers qui vinrent échouer contre les bottes cirées. "Lézard mal luné !"

"Le Führer m'a demandé personnellement de prendre soin de vous. Les régulations interdisent les trajets de plus de six heure pour les pilotes non certifiés, j'ai déjà enfreint le règlement pour vous faire plaisir. Maintenant allez vous coucher ou j'appliquerais demain matin la règle qui impose un minimum de douze heures de repos après un voyage long courrier."

"Tu mériterais que je te passe en cour martiale !"

"Les dragons ne peuvent pas passer en cour martiale, ils sont mis en congé en ferme de reproduction. Faites ça, ça me fera des vacances, je passerai mon temps à manger et dormir en excellente compagnie."
Il asséna un petit coup de mufle à l'épaule du général. "Vous devriez demander un Schnellenflügel, il sera trop bête pour vous dire non quand il faut !"

"Ne parle pas de malheur,"
rétorqua l'officier. Cela l'agaçait, mais à chaque minute il se sentait plus happé par l'appel du lit. "Très bien. Va dégoter un malheureux qui pourra faire le travail à ma place."

Enfin débarrassé du paquet, Storch se dirigea vers les écuries des Mauerfuchs. Il ne comptait pas confier son harnais et le contrôle des bouteilles d'oxygène à un équipage qui n'y connaissait rien, sans parler du plaisir de partager la compagnie d'autres dragons de sa race. Beaucoup d'humains ne voyaient en eux que leurs différences de taille et de couleur, mais pour Storch, le style de vol, la mentalité et l'instinct l'emportaient de loin... sans parler du fait que la plupart n'étaient même pas de la même espèce que lui, et avaient cette odeur qui signifiait que leur sang ne se mélangeait pas.

Storch trouva finalement une écurie éclairée dans laquelle un équipage achevait de retirer le harnachement d'une jeune Mauerfuchs. Le dragon plus âgé la reconnu instinctivement à des détails que les humains ne notaient guère : de subtiles différences dans les cornes, dans l'organisation des écailles, dans les variations de l'odeur, à peine perceptibles pour le nez sous développée des deux pattes.

"Bonsoir, Eva, messieurs. Si ça ne te dérange pas, je t'emprunterai votre équipage lorsque vous aurez terminé."

Les soldats avaient retiré le sang, mais l'odeur restait encore. Pour le Mauerfuchs, toutefois, cela n'apprenait rien : le plus probable était qu'Eva se soit nourrie récemment.
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MessageSujet: Re: [De Touatja à Yafran] "Trompe la mort" rencontre le "Renard" [28 Juillet] [Sang, sueur et sable]   [De Touatja à Yafran] "Trompe la mort" rencontre le "Renard" [28 Juillet] [Sang, sueur et sable] EmptyVen 17 Avr - 17:38

Allongé sur un brancard, les yeux rivés au plafond pendant que le personnel soignant s'occupait de lui, Jochen ruminait. Saleté de nuages, saleté de Von Warlau, saleté de panne de radio... Tiens, un détail que Jochen avait omis dans son rapport, la panne de radio, elle aussi avait son importance... Walter était trop maniaque avec ses joujoux pour que la panne soit due à une négligence de sa part, il vérifiait et/ou changeait les ampoules et autre pièces sensibles après chaque vol, démontait et nettoyait les appareils au moins deux fois par semaine. Sabotage ou conditions trop rudes pour les appareils, le jeune Oberleutnant n'en savait rien, toujours est-il que son escadrille avait manqué de données importantes à un moment crucial, le combat avait eu lieu, et lui seul en avait réchappé. Il n'avait rien à se reprocher en soit, la défaillance de la radio n'était pas de son fait, mais il ne pouvait s'empêcher de se morigéner pour la disparition de ses camarades et de sa compagne.

*aïe !!* pensa-t-il en se raidissant sous la piqûre d'une aiguille à suturer. Il se redressa légèrement pour regarder ce que faisaient le personnel soignant, réflexe stupide de ceux qui se font triturer par ces professionnels pour vérifier qu'ils font bien leur travail, puis, se souvenant qu'il n'était pas le plus savant en matière de soins, il se rallongea dans un juron, plus soufflé que poussé. Il détestait les piqûres, que ce soit avec une aiguille ou une seringue.

-Schiesse !!


Pendant ce temps, aux étables, son équipage s'affairait autour d'Eva. La dragonne ne tenait plus en place, elle s'inquiétait pour son pilote. Le premier réflexe des hommes avait été de nettoyer le sang qui avait coulé sur son encolure, pour que la sensation et l'odeur ne rajoutent pas à l'inquiétude de la dragonne, mais malgré cela, la Mauerfuchs était agitée. D'ordinaire, après un si long vol, l'animal était léthargique, et elle ne tardait pas à s'endormir, souvent avant que son équipage ai terminé de lui enlever son harnais, ce qui ne cessait de les faire râler. Mais là, les hommes se demandaient s'ils n'auraient pas préféré qu'elle le fasse, elle les assommait de questions, comme s'ils savaient quelque chose qu'elle ignorait sur l'état de son pilote.

A vrai dire, seul Walter en savait un peu plus que les autres sur Jochen. Ils avaient servi ensemble dans la Légion Kondor, et avaient été blessés lors de la même mission. Lui savait que le jeune homme avait été torturé par les républicains, et qu'il n'avait pas desserré les dents pour autre chose que hurler, malgré la douleur. Jochen était dur à la douleur, malgré une espèce de phobie des piqûres qui ne manquait pas de surprendre, et le jeune radio avait déjà dit plusieurs fois à Eva que cette blessure n'était pas grave, que son pilote serait remis sur pieds rapidement... mais rien ne semblait être à même de calmer la dragonne.

C'est à ce moment qu'un autre Mauerfuchs entra dans l'étable. Eva, qui n’aimait pas trop la présence de mâles de son espèce, se retourna vivement et tiqua en reconnaissant le nouveau venu : le Drachemajor Storch.

- Bien sur, Herr Drachemajor, répondit la dragonne à la question de l'autre saurien, d'un ton plutôt tendu, bien que la tension n'alla pas à l'encontre de son interlocuteur du moment.

Les hommes de l'équipage marquèrent une pause : si Storch était revenu d'Europe, cela signifiait que Rommel devait être revenu lui aussi, sacré coïncidence. Walter, qui bricolait les radios, se redressa et se dirigea vers le Drachemajor pendant que ses camarades terminaient d'ôter le harnais d'Eva, qui regardait partout autour d'elle, un peu perdue sans nouvelles de son pilote, mais qui ne posait finalement plus aucune questions.

- Ne prenez pas son ton pour vous, Herr Drachemajor, son pilote est blessé, et elle a vécu son premier vrai combat aérien... Autant vous mettre tout de suite au courant, pour éviter que vous l’appreniez plus tard... vous avez devant vous ce qu'il reste de la Die Adler, dit Walter alors qu'il commençait à s'occuper du harnais du dragon. Les FFL nous ont attaqués au dessus de Touatja, nous ignorons ce qu'il s'est passé pendant le combat, nous mêmes étions aux prises avec un ennemi plutôt collant... mais pour autant que nous le sachions, nous sommes les seuls survivants de l'escadrille. Je suppose que le Général l'apprendra bientôt... vous avez bien choisi votre moment pour revenir au final !

La présence de Rommel rassurait au moins les survivants de la Die Adler, les humains du moins. Ce diable d'homme avait le chic pour renverser les situations, et transformer la catastrophe en victoire, lui saurait quoi faire.
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MessageSujet: Re: [De Touatja à Yafran] "Trompe la mort" rencontre le "Renard" [28 Juillet] [Sang, sueur et sable]   [De Touatja à Yafran] "Trompe la mort" rencontre le "Renard" [28 Juillet] [Sang, sueur et sable] EmptyDim 19 Avr - 4:26

Storch écouta attentivement le rapport du sous-officier. C'était bien sa veine, ça ! Après un vol de plus de dix heures, il n'avait qu'une envie, c'était de faire comme Rommel et d'aller ronfler dans un coin. Même l'endurance des Mauerfuchs avait ses limites et il devait encore voler jusqu'à Beda Littoria le lendemain. Il n'y avait "que" les deux tiers de la Libye à parcourir, mais cela pouvait être l'autre bout du monde pour un dragon fatigué si les vents ne lui étaient pas favorable.

Le dragon se refusa pourtant à laisser l'équipage d'Eva se débrouiller. D'abord parce qu'il était très fier de son grade et qu'en tant qu'officier à part entière, il lui paraissait normal de remplir son rôle. Ensuite parce que même si les Mauerfuchs n'étaient pas bien malins sur tout un tas de sujet, les combats, il connaissait assez pour ne pas vouloir laisser une petiote de sa race ruminer son premier engagement.

"Ce genre de choses arrivent à la guerre, Eva. C'est dur parce que c'est ta première fois. Tu t'y habitueras."

Les dragons étaient, après tout, des prédateurs. Contrairement aux humains ils étaient morphologiquement conçus pour tuer... et contrairement à eux, les Mauerfuchs étaient dotés de très puissants instincts de survie qui avaient sans doute sauvé Eva.

"Vous ne savez rien du tout. Tant que vous n'avez pas vu les cadavres de vos camarades, les déclarer mort est faire preuve de défaitisme," ajouta Storch pour le sous-officier. Vraiment, il ne savait pas sortir les bons mots, celui là ! Assez peu de dragons étaient tués au combat, la plupart s'en sortaient avec des blessures ou capturés. "Avez vous parlé de cela au général von Kreuzburg ? Que vous a-t-il dit ?"

Parce qu'il le sentait venir, gros comme un Goldehre, qu'ils allaient tenter le carte Rommel si la réponse de leur supérieur ne leur convenait pas, et s'ils faisaient ça, c'était gros comme un Bismarck et Storch pariait dix vaches là dessus, son cher et tendre renard allait encore envoyer paître toute forme de courtoisie militaire pour s'en mêler.
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MessageSujet: Re: [De Touatja à Yafran] "Trompe la mort" rencontre le "Renard" [28 Juillet] [Sang, sueur et sable]   [De Touatja à Yafran] "Trompe la mort" rencontre le "Renard" [28 Juillet] [Sang, sueur et sable] EmptyMar 5 Mai - 21:57

Eva entendit bien les paroles du Drachemajor, elles étaient pleines de bon sens, mais elle ne firent pas leur chemin dans l'esprit de la jeune dragonne. Elle éprouvait pour son pilote, son premier pilote, une profonde affection, qui frisait parfois la possessivité, le savoir blessé et rester sans nouvelles de son état aussi longtemps n'aidait pas la mauerfuchs. Seul point positif la présence de son supérieur avait cloué le bec de l'animal qui n’assommait plus son équipage de questions. En revanche, la fin de la remarque de Storch ne lui plu pas du tout... s'habituer à quoi ? A se battre ou à sentir le sang de son pilote blessé sur son encolure? La dragonne s'efforça de ne pas y penser, pendant que son équipage terminait sa tâche et qu'une moitié s’attelait à défaire le harnais du Drachemajor tandis que l'autre s'occupait de quelques réparations à effectuer sur le leur.

L'équipage aussi avait entendu les paroles du Drachemajor, mais les vétérans savaient qu'ils valait mieux s'attendre au pire que de trop espérer, trop d'espoir en période de guerre pouvait rapidement faire sombrer les hommes, briser les esprits et parfois entraîner la folie, voire même le suicide. Bien sûr, ils gardaient au fond d'eux l'espoir de revoir leurs camarades, après tout, même en face ils faisaient des prisonniers, mais ils savaient aussi qu'ils ne les reverraient pas tous.

- Notre Oberleutnant s'est précipité en salle de débriefing, le connaissant, il a du faire une entrée du genre qu'on n'oublie pas, le général von Kreuzburg doit forcément être au courant. Quand aux ordres reçus, étant donné l'absence de nouvelles, je supposes que le premier a été d'envoyer Jochen à l'infirmerie, le deuxième un planton qui a dû estimer que la transmission d'ordres pouvait attendre, ou alors qui s'est perdu... ou encore peut-être que le général n'a pas encore pris de décisions, allez savoir... la présence d'un Céleste blanc à Touatja n'est pas une information à prendre à la légère...

Walter n'avait pas lâché l'information au hasard, après tout, le dragon était celui de Rommel, les bruits courraient qu'il s'était déjà entretenu avec le Fuhrer en personne (mais Walter n'était pas homme à prêter trop de crédit aux rumeurs), il devait sans doute avoir laissé traîner ses oreilles lors de conversations de son pilotes avec d'autres officiers, ou peut être disposait-il d'informations dont eux ne disposaient pas pour mieux apprécier leur situation...
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MessageSujet: Re: [De Touatja à Yafran] "Trompe la mort" rencontre le "Renard" [28 Juillet] [Sang, sueur et sable]   [De Touatja à Yafran] "Trompe la mort" rencontre le "Renard" [28 Juillet] [Sang, sueur et sable] EmptyVen 2 Oct - 1:22

Storch savait qu'il n'était n'était pas très malin quand il s'agissait de comprendre les manipulations des humaines, mais il savait aussi que la plupart de ceux qu'ils croisaient étaient prêts à tout pour obtenir quelque chose de Rommel (ou à propos de Rommel, au choix), plus ou moins subtilement. Problème : Storch parvenait rarement à savoir s'il était simplement paranoïaque ou si l'humain tentait réellement de le pousser à faire quelque chose.

"S'il y a un Céleste à Touatja," répondit lentement le dragon, "je suis certain que la Luftwaffe transmettra au General Rommel."

Par la voie hiérarchique, et certainement pas par celle d'un courrier épuisé qui avait juste envie qu'on lui retire ses sangles. Le Mauerfuchs fit un tour sur lui même le temps d'arranger un peu la paille avant de s'y coucher. C'est fou comme il se sentait vieux d'un coup alors qu'il n'avait que 50 ans !

"Je suis sûr que le General von Kreuzberg vous croit parfaitement capable de gérer la situation. Si le pilote d'Eva courrait le moindre danger il vous en aurait informé pour que vous puissiez la préparer à son éventuel décès ; si ce n'est pas le cas, alors tout va bien."
Storch s'ébroua dans ce qui pouvait ressemble à un haussement d'épaules draconiques. Il fixa ses yeux reptilien sur sa cadette. "Les humains sont beaucoup plus résistants qu'on pourrait le croire. Regarde le mien : il mange n'importe quoi, ne dort jamais, est tout le temps malade, et la dernière fois que je l'ai laissé décider de notre lieu d'atterrissage, nous nous sommes réveillé le lendemain à deux cent mètres d'un camp d'Anglais." Anecdote qui leur avait valu à tous les deux une bonne terreur, mais qui participait à la légende croissante de son remuant simili-pilote. "Je suis sûr que ton pilote va bien."

Storch s'abstint d'ajouter que son premier et dernier pilote, lui, avait finit déchiqueté en plein de petits morceaux par une mitrailleuse - ce qui prouvait que leurs humains étaient, en fait, d'une fragilité désespérément inquiétante.
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MessageSujet: Re: [De Touatja à Yafran] "Trompe la mort" rencontre le "Renard" [28 Juillet] [Sang, sueur et sable]   [De Touatja à Yafran] "Trompe la mort" rencontre le "Renard" [28 Juillet] [Sang, sueur et sable] EmptyLun 12 Oct - 17:22

La jeune dragonne tiqua lorsque Storch évoqua la préparation au décès de son pilote. Elle n'avais jamais réfléchi au fait que son pilote adoré avait une espérance de vie largement inférieure à la sienne, de base, et que tôt ou tard elle devrait être confrontée à leur séparation. Ou si elle y avait pensé, elle ne l'avait pas imaginé aussi tôt. Les récits des aventures espagnoles du grand blond l'avaient rassurée sur le fait que oui, son humain était plus résistant que la moyenne, mais être confronté à son esprit intrépide en situation de combat aérien, c'était autre chose. Les escarmouches et autres coups de mains contre les résistants norvégiens, bien moins préparés que leurs adversaires actuels, étaient loin maintenant, le bon temps, où se faire tirer dessus les amusait était révolu. elle avait senti son pilote être blessé, c'était la première fois qu'elle avait senti son sang sur son encolure, et cette sensation l'avait proprement terrifiée.

Storch était un mâle, jamais il ne comprendrait l'attachement qu'elle portait à son Joachim...

Dans l'esprit de Walter, les choses s'organisaient de manière différente. Lui avait vu l'état dans lequel Jochen était rentré des lignes républicaines, pendant l'aventure de la légion Kondor, et ce n'était pas cette blessure qui le tiendrait longtemps éloigné de ses camarades. Il détestait tellement cette inaction forcée qu'il suivrait scrupuleusement les ordres des médecins, afin de rester en convalescence le moins possible. Le retour de son pilote ne faisait aucun doute aux yeux du radio. Non, son principal soucis, à l'heure actuelle, était que l'information arrive au plus vite aux oreilles du "renard du désert", afin qu'une action concrète se dessine le plus rapidement possible. La perspective de représenter la "Die Adler" à eux seuls n'enchantait pas du tout le jeune homme, et il dissimulait sa déception devant le manque de réactivité du drachemajor en s'activant sur son harnais.

Et puis il y avait aussi cette panne de radio qu'il ne s'expliquait pas, il était très méticuleux avec ses jouets et les bichonnait vraiment, cet incident lui était aussi insuportable qu'inexpliqué, à cause de lui, leur escadrille avait manqué d'informations à un instant critique et avait disparu des ondes en quelques instants.

- Souhaitez vous être réveillé à une heure particulière demain matin, herr Drachemajor ? demanda Walter, histoire de ne rien oublier avant d'aller re-vérifier ses radios en causant de leur mésaventure avec son pilote et ami.
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MessageSujet: Re: [De Touatja à Yafran] "Trompe la mort" rencontre le "Renard" [28 Juillet] [Sang, sueur et sable]   [De Touatja à Yafran] "Trompe la mort" rencontre le "Renard" [28 Juillet] [Sang, sueur et sable] EmptySam 17 Oct - 17:03

Le dragon souffla de plaisir en sentant le poids du harnais glisser de ses épaules. Il fit rouler ses muscles sous ses écailles, se gonfla légèrement et s'étira pour assouplir peau et chairs. Il ne manquait plus qu'un bon bain et une bonne vache. Storch savait qu'il ne pourrait avoir ni l'un ni l'autre : dévorer une vache entière rendrait très pénible le vol du lendemain et les points d'eaux de Yafran étaient trop rares pour que la Luftwaffe autorise ses hommes à s'y ébattre librement. Au moins pourrait-il prendre un bain de mer une fois arrivé à Bedo Littoria.

La question du sous-officier augurait (enfin) la fin de cette conversation. Storch lui répondit que Rommel le réveillerait probablement dans quatre heure, cinq maximum, et qu'il n'était donc pas nécessaire que qui que ce soit d'autre se prive de sommeil. Il se roula en boule sur la paille sèche et s'endormit aussitôt.

Sa prédiction se réalisa sans faute : alors que le soleil n'était encore qu'une promesse à l'est, le général entra d'un pas vif, accompagné du couinement gracieux de sa combinaison cirée. Son visage restait marqué par la fatigue et, plus encore, il la ressentait dans ses os ; c'était décidément la dernière fois qu'il enchainait les heures. Ce constat l'attristait un peu : il aurait aimé avoir vingt ans, avoir un âge où il pouvait courir pendant des heures, s'écrouler et dormir, se relever au bout de trois heures prêt à refaire le monde. Il se sentait comme un vieillard. Storch ouvrit un oeil, se déplia et s'étira comme un chat, ses griffes raclant le sol avec un bruit sourd. Il lâcha un petit ronflement agacé en voyant l'officier ramasser son harnais.

"Tu ne veux pas ordonner à quelqu'un de le faire ? Nous en avons pour un bon moment, là." Une taquinerie qui fit froncer les sourcils de Rommel, mais il ne fallait pas être un génie pour voir qu'il n'était pas un expert en harnachement...
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