Die Adler
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[Touatja] Bienvenue à Touatja [27 Juillet 1941] [Sang, sueur et sable]

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[Touatja] Bienvenue à Touatja [27 Juillet 1941] [Sang, sueur et sable] Vide
MessageSujet: [Touatja] Bienvenue à Touatja [27 Juillet 1941] [Sang, sueur et sable]   [Touatja] Bienvenue à Touatja [27 Juillet 1941] [Sang, sueur et sable] EmptyLun 13 Avr - 0:20

Le soleil était couché depuis deux heures environ lorsque l'escorte de Lien claironna son approche. La dragonne blanche se détachait nettement sur le ciel saturé d'étoiles, rendue perlée par la lueur de la lune. Le reste des dragons qui l'accompagnaient n'était clairement perceptible que par le Fleur-de-Nuit qui planait paresseusement au dessus du camp.

Le retour de Lien causa une grande agitation dans le camp endormi. L'odorat de prédateur des dragons eût tôt fait d'informer les résidents de l'oasis de l'escarmouche du désert. De ci de là, le long cou des poids lourds élevait leur tête au dessus de la cime des palmiers, alors que sous leurs ailes s'agitaient les poids légers qui s'y étaient endormis dans la soirée. Il ne fallut que quelques minutes pour que le colonel Dumestres soit devant la dragonne. Lien ne s'exprima pas immédiatement. Ceux qui la connaissaient le savaient, elle détestait parler à l'improviste, surtout lorsqu'elle estimait qu'il avait au balcon une foule qui n'avait pas à entendre ses paroles. Elle replia ses ailes diaphanes contre ses flancs et s'enfonça vers le coeur de l'oasis, accompagnée du colonel, laissant aux officiers présents le soin de se débrouiller.

Pour la Die Adler, l'arrivée à l'oasis fut un choc assez rude. La force de frappe des FFL leur paraissait évidente malgré la pénombre. Une seule conclusion possible : leur mission avait été vouée à l'échec, ils n'auraient pu reprendre Touatja... mais ils avaient encore et surtout échoués à informer leurs supérieurs d'un tel rassemblement. Quelques hommes murmuraient qu'il fallait croiser les doigts, que le Leutnant von Waldenstein s'était glissé entre les mailles du filet. Tout n'était pas encore perdu...

Pour le moment, toutefois, la fatigue et l'abattement l'emportaient sur la combativité. Les réserves d'eau de Majestas, de Res Publica et de Tamerlan avaient été perdues pendant leur combat, si bien que les hommes comme les dragons avaient dû se rationner. Personne n'avait mangé depuis le matin. Et que fallait-il dire des blessés... et des hourras des FFL ? La chute de l'escadrille allemande soulevait une clameur joyeuse pendant que, à la lumière des lampes torches, les équipages s'efforçaient de débarquer les blessés. Majestas suivait la manoeuvre avec une concentration qui lui permettait d'ignorer les regards des dragons qui l'avaient vaincu. De temps en temps, il grommelait (assez fort pour être entendu à dix mètres au moins) qu'il déchiquèterait le premier qui oserait toucher à son capitaine.

Un peu plus près des arbres, Thuban recevait toutes les attentions du lieutenant Régent, à qui on avait confié le rôle de superviser le désarmement du dragon. La dragonne africaine Kattan en profitait pour détailler avec beaucoup d'attention les motifs du Schwalbe : c'était la première fois qu'elle voyait un dragon allemand en chair et en os.

"Vos hommes seront logés dans un coin de l'oasis avec ceux de l'équipage de Majestas," expliqua-t-il après des présentations d'une politesse froide, en français, car on l'avait informé qu'Hessler le parlait très bien. "Ils seront nourris, mais je vous préviens que l'eau est rationnée et qu'ils n'en auront pas plus que nous. Vos sous officiers resterons avec eux. Vous et l'officier en second de Majestas serez logés ensemble. Vous disposerez chacun d'une heure par jour pour vous assurer du bon traitement de votre dragon, sous surveillance. Vous serez emmenés dès que possible vers en camp de prisonniers digne de ce nom, mais en attendant, il sera attendu de vous le plus stricte respect des règles. Je vous préviens que personne n'essaiera de vous rattraper si vous décidez d'aller vous perdre dans le désert."

Pas si loin de là, hors de vue sous les palmiers, un autre pilote plus ou moins prisonnier assistait aux manœuvres, "escorté" par les deux pilotes des courriers qui partageaient leur tente avec Orphée.
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Peter Hessler
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[Touatja] Bienvenue à Touatja [27 Juillet 1941] [Sang, sueur et sable] Vide
MessageSujet: Re: [Touatja] Bienvenue à Touatja [27 Juillet 1941] [Sang, sueur et sable]   [Touatja] Bienvenue à Touatja [27 Juillet 1941] [Sang, sueur et sable] EmptyJeu 16 Avr - 11:13

Peter avait manqué de se figer quand une fois au sol, il observait les forces en présence. Si la Die Adler avait rencontré une partie de ces forces stationnés ici, qui sait ce qu'ils auraient perdu en plus durant leur précédente attaque. Ruminant un instant en se laissant glisser à terre, il regarda les membres de son équipage descendre tour à tour de Thuban. Il arriva pour leur prêter main forte, serrant les lèvres en entendant les cris d'allégresse des membres de la FFL. Quelle victoire à leurs yeux... oui quelle victoire ! Il tut sa frustration en continuant d'aider son équipage. D'une oreille, il entendait les grondements de Majestas. Son pilote vivait encore. C'était déjà une bonne nouvelle. Fallait espérer que le Major viendrait à se réveiller...

Une fois qu'il eu terminé toute l'aide qu'il pouvait fournir, on le sépara déjà de ses hommes. Il était normal pour des prisonniers d'être séparés de leurs supérieurs hiérarchiques, pour éviter de fomenter un quelconque plan contre leurs ennemis. Puis un lieutenant, répondait au nom de Régent, vient à lui et après un salut froid et distant, il expliqua quelques points précis, pendant que Thuban écarquillait des yeux en contemplant lui aussi la dragonne Kattan. Lui aussi n'avait pas cru voir un dragon africain d'aussi près. Il aurait pu en profiter pour se pavaner comme il le faisait devant toute dragonne potentiellement intéressante, mais l'humeur n'était pas à s'égayer.

Hessler ne fut guère enjoué à l'idée de rejoindre un camp de prisonniers. Rien que de savoir qu'il serait confiné comme du bétail ne l'enchantait pas du tout.... Même si le lieutenant Régent prévint que de se sauver dans le désert était en quelque sorte à ses risques et périls, qui empêcherait de songer à prendre la voie des airs avec Thuban, pour tenter sa chance, et prévenir les forces Allemandes de la présence nombreuses de ses FFL ? Abandonner son équipage ne l'enchantait guère, à cette idée. Il grinça des dents. Pour l'instant, il avait autre chose à penser. Le lieutenant Régent devait désarmer Thuban. Son dragon ainsi allégé, sera mieux... et plus rapide..Il chassa ses pensées. Il ne put s'empêcher d'être un peu acerbe envers le Français, quand à l'histoire du rationnement de l'eau

''Vous n'avez pas autant de blessés que nous.''

Il se mordit les lèvres, et baissa d'un ton.

''Même si je suis qu'un prisonnier à vos yeux, j'aimerai recevoir un rapport quotidien de l'état des blessés de l'escadrille. Que je sache comment vont ces hommes. ''

Peut-être qu'il pourrait après prendre une faible mesure pour espérer améliorer leurs conditions, comme de leur donner une petite part en plus d'eau en prenant sur celles des valides. En plein désert, le partage de l'eau était vitale. Qu'il regrettait que les réserves d'eau se soient perdues durant le combat... Le destin en avait décidé autrement.

Avant qu'on ne le mène là où il devait être cantonné, en compagnie du Second de Majestas, il s'approcha de son dragon et lui tapota l'épaule. Le lieutenant Régent semblait s'être retourné au désarmement du canon de Thuban.

''Je passerai te voir tous les jours. Je veux juste que tu ne commettes pas de bêtises et surtout, je te prie, même si tu viens à parler avec des dragons ennemis, évite de trop t'étaler sur certains sujets. Et surtout, auprès de certaines dragonnes''
''J'y veillerai. Et toi aussi fais attention. C'est déjà assez dur de savoir que nous avons des pilotes français de l'escadrille qui nous ont trahi de la sorte. En plein combat...''


Son pilote lui tapota encore son épaule écailleuse

''Te fais pas de mouron. Personne ne pouvait le prévoir de toute façon. Et ce n'est pas de ta faute, si tu commençais à te sentir responsable''
''Oui mais cela fait toujours quelque chose de voir des personnes et des dragons qu'on côtoyait tous les jours à Sarnand, pour les voir avec l'ennemi. Et c'est presque effrayant de pas savoir ce qu'on va faire de nous... de toi. ''
''Pour l'instant, n'y songe pas. Nous verrons en temps utile....''


Il leva la tête vers les étoiles, qui étincelaient comme des diamants couvrant une sombre couverture. Les étoiles... elles étaient toujours un bon moyen pour se repérer. Restait encore à attendre et savoir quoi faire... Il verra demain. Demain était un autre jour et après une journée comme celle-là, il s'avouait que ses nerfs étaient bien mis à mal et la lassitude était forte. Dormir serait une bonne idée pour avoir les idées plus claires
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Camille Libberecht
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[Touatja] Bienvenue à Touatja [27 Juillet 1941] [Sang, sueur et sable] Vide
MessageSujet: Re: [Touatja] Bienvenue à Touatja [27 Juillet 1941] [Sang, sueur et sable]   [Touatja] Bienvenue à Touatja [27 Juillet 1941] [Sang, sueur et sable] EmptyMer 20 Mai - 17:50

Le soleil avait décliné lentement derrière l'horizon aride, et avec lui les piaillements incessants des Toute-Vitesse dont ils partageaient l'abri. A force de parler en boucle d'œufs et de nids dans le sable, le duo de femelles écervelées avait même réussi à provoquer le mutisme d'Orphée, pourtant plutôt sociable, et Camille s'était bien gardé de relancer la machine une fois le silence enfin retombé. Le calme était relatif, mais le jeune pilote en avait profité pour s'enrouler aussi confortablement que possible dans sa couverture, contre le flanc d'Orphée qui avait replié une aile sur lui pour le protéger de la rosée du soir. Demain serait un autre jour.

Ou peut-être tout de suite. Le clairon vibrant de Lien réveilla Camille en sursaut, et il eut tout juste le temps de passer la tête hors de sa tonnelle pour apercevoir sa forme pâle découpée contre le ciel nocturne. Avec elle se posèrent son escorte, qu'il avait à peine entrevue dans le brouillard, et les dragons de la Die Adler qu'il reconnut immédiatement.

- Orphée…. Orphée !

Un coup de coude bien placé entre deux côtes réveilla enfin le Porte-Drapeau, à qui il enjoignit le silence tout en désignant la triste procession des blessés de l'escadrille qu'on amenait sous les tentes médicales, au milieu des hourras des FFL qui célébraient la victoire. Le spectacle avait quelque chose d'étrangement décalé, tant il montrait toute la contradiction de cette guerre. Vainqueurs et vaincus, chacun à sa place, pouvaient pourtant voir leurs rôles échangés du jour au lendemain, au détour d'une escarmouche dans le désert.

- Je ne dirai pas qu'ils l'ont bien mérité, mais c'est un juste retour des choses, tu ne trouves pas ?
- Oui… Enfin, ça a l'air un peu irréel. Je veux dire, on connaît ces gens-là, les Allemands aussi.
- Tu réfléchis trop, Cam. Il va falloir qu'on se sorte de là et c'est pas le moment pour les états d'âme.
-  Je suppose que tu as raison, là-dessus.

Le jeune homme plissa les yeux dans l'obscurité pour détailler la scène, et ne tarda pas à repérer les bordures flamboyantes des ailes du Schwalbe, dont le corps disparaissait dans la nuit. Et à côté de lui, la petite silhouette solitaire de son pilote qui tentait de rester digne dans la défaite, mais dont les épaules affaissées accusaient la fatigue.

Les faisceaux de lumière qui balayaient la ville de toiles translucides, accompagnés parfois de la lueur dansante d'une torche artisanale, contribuaient à l'étrangeté du moment. Quelque chose dans la poitrine du Français avait envie de rugir sa victoire et de s'envoler vers la liberté, sans doute un patriotisme bafoué depuis de trop longs mois. Mais l'Allemand solitaire aux pieds de son dragon lui rappelait trop sa propre situation, lorsqu'il avait dû revenir à Sarnand pour s'enchaîner à un commandement partagé et à un régime d'occupation.

Le vent tournait. Orphée avait raison, il allait falloir jouer serré, mais pour la première fois depuis l'Armistice, il touchait du doigt l'opportunité d'agir par lui-même. Pourtant, il était bien considéré prisonnier sous ce carré de toile, en compagnie de deux autres courriers sans doute assez rapides pour empêcher le sien d'aller où que ce soit. Mais peut-être lui faisait-on assez confiance pour le laisser s'enquérir de ce qui s'était passé. Avec son sourire le plus cordial et une pointe de curiosité toute innocente, Camille se tourna vers celui des pilotes qui s'était levé en entendant l'arrivée de l'escadrille.

- Dites-moi, vous n'avez pas idée de ce qui s'est passé, pour qu'on voie débarquer toute cette troupe à une heure pareille ?

Au vu de l'air désabusé de l'homme, encore ensommeillé d'un début de nuit bien mérité après une journée de patrouilles, il n'en pensait pas grand-chose, si ce n'est que le rationnement en eau allait devenir drastique. Avec un peu de chance, peut-être que son voisin serait plus loquace.

Pour qu'on ne se méprenne pas sur ses intentions, et aussi pour marquer le fait qu'il ne s'était pas encore rallié aux FFL, il n'osa pas sortir de la tonnelle, mais se posta à la limite de l'abri. De là, il avait un magnifique angle de vue sur le pilote du Schwalbe qu'on avait assigné non loin. Portant deux doigts à sa bouche, il émit un sifflement bref mais puissant, suivi d'un autre plus prolongé mais moins tapageur. Une brève, une longue, la lettre A en Morse, la première de l'indicatif de la Die Adler. Assortie d'un sourire en coin mi-compatissant, mi-narquois, les bras croisés, à l'adresse de Hessler.
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Peter Hessler
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[Touatja] Bienvenue à Touatja [27 Juillet 1941] [Sang, sueur et sable] Vide
MessageSujet: Re: [Touatja] Bienvenue à Touatja [27 Juillet 1941] [Sang, sueur et sable]   [Touatja] Bienvenue à Touatja [27 Juillet 1941] [Sang, sueur et sable] EmptyVen 12 Juin - 10:20

Le Flieger tapota l'épaule écailleuse de son dragon,, lui promettant qu'il repassera demain dès qu'il le pourra. A un tel moment, Peter estimait plus qu'important de donner des nouvelles quotidiennes à son dragon. Son moral, bien que bas à cause de leur capture, n'avait pas besoin de flancher plus encore. Surtout s'il se décidait à faire quelque chose pour ne pas rester bêtement et stupidement un prisonnier. Mais ce qui était perturbant était les autres membres de l'escadrille. Les membres d'équipages, les pilotes allemands... le chef d'escadrille qui n'avait pas repris connaissance....Partir en laissant tout ce monde derrière lui... Il était pris en étau entre ses devoirs d'officier et ses devoirs de prisonniers. Chaque décision prise pouvait avoir des répercussions désastreuses.

Il passa sa main sur son visage et cessa de penser. La chaleur de la journée et la fatigue ne l'aidait pas à raisonner clairement. Au moment de s'éloigner de Thuban, il entendit un sifflement court et puissant. Il avait tourné la tête vers sa source, distinguant une silhouette qui se tenait non loin d'une tonnelle assignée à des pilotes français. La pénombre de lui permet pas de discerner clairement l'identité de la personne. Il haussa les épaules. On hélait quelqu'un, pas lui. Il s'apprêta à faire un pas de plus quand le sifflement suivant qui fut émis aussitôt après le premier. Le son fut très caractéristique et attisa la curiosité de Peter. Il avait reconnu la lettre A dans le sifflement. Même sifflé, du morse restait du morse.

Il se dirigea vers l'émetteur de ce second sifflement et ses pas furent un peu plus hésitants quand la silhouette apparut plus reconnaissable. Libberecht... finalement, pas si disparu que cela celui-là. Fronçant à peine les sourcils, il se rapprocha de lui et stoppa son arrivée à quelques mètres de lui. Il l'observa. L'attitude du Français, avec son sourire laissait des doutes quand au sens qu'il voulait afficher. En tout cas, Camille ne l'aurait pas appelé en sifflotant du morse sans une bonne attention... sauf peut-être pour le narguer. Il était de toute façon trop tôt pour savoir ce que voulait exactement Camille.

Il brisa le silence en premier.

''Pilote Libberecht, vous avez l'air en pleine forme.....''

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Camille Libberecht
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[Touatja] Bienvenue à Touatja [27 Juillet 1941] [Sang, sueur et sable] Vide
MessageSujet: Re: [Touatja] Bienvenue à Touatja [27 Juillet 1941] [Sang, sueur et sable]   [Touatja] Bienvenue à Touatja [27 Juillet 1941] [Sang, sueur et sable] EmptyJeu 24 Sep - 15:29

Le pilote de courrier remarqua le temps d'arrêt qu'avait eu l'Hauptmann en l'apercevant sous la tonnelle, et le temps qu'il prit pour l'observer. Il lui rendit son regard, son léger sourire glissant doucement de ses lèvres qui prirent un pli plus dur. L'humeur de l'Allemand n'était visiblement pas à la légèreté, en cette heure de défaite. Mais Camille avait besoin de savoir ce qui s'était passé là-bas, au-dessus du désert.

D'un geste vague de la main, il balaya la question de sa situation personnelle pour la reléguer au second plan. Mieux valait ne pas trop s'étendre sur ce qu'il fichait là, à peine gardé par les deux pilotes des Toute-Vitesse qui étaient plus occupés à se congratuler de leur victoire qu'à surveiller le moindre de ses faits et gestes. Profitant de leur inattention, il risqua trois pas en dehors de son abri de toile, histoire d'éviter d'avoir à hausser la voix pour se faire entendre.

- Sans doute en meilleure forme que le reste des Aigles.

Son ton était vif, mais il parlait d'une voix modérée, couvrant juste les grommellements de Majestas qui s'entendaient encore à quelques tentes de là. Un rapide coup d'œil de haut en bas lui apprit que ni Peter, ni Thuban ne semblaient avoir souffert outre mesure de l'escarmouche, mais qui sait quelles étaient les pertes du reste de l'escadrille ? Et Tamerlan, s'était-il rendu ? Avait-il combattu ? Camille serra les dents, conscient que la question serait délicate à formuler devant Hessler, mais incapable de tenir sa langue. Machinalement, il se mit à fouiller ses poches à la recherche de sa boîte à cigarettes.

- …Comment ça s'est passé, dans le désert ?

Finalement, c'était sorti comme ça, simplement, avec plus de curiosité que de désinvolture, et plus d'inquiétude que de supériorité. Peut-être n'avait-il pas le droit de poser ces questions au pilote de Thuban après être passé à la limite de l'abandon de poste. Mais le dernier ordre de von Warlau était passé sur la fréquence d'Adler 7, et à moins qu'il ait eu le temps de l'incendier publiquement pendant le trajet jusqu'à Touatja, l'insubordination de Camille pouvait encore passer sous silence. Quoi qu'il en soit, le pilote de Porte-Drapeau se moquait bien de franchir une limite de plus, au point où il en était, surtout au nom de la bienséance.

La question n'était pas là pour avoir les détails sordides d'une bataille qui avait de toute évidence mal tourné, et il n'aurait pas fait cette insulte au pilote allemand, pas après avoir vu le défilé douloureux des dragons mal en point et des blessés soutenus par des valides épuisés. Il avait besoin de savoir ce qui était arrivé aux Français de l'escadrille, ce qui attendait les Allemands, et peut-être alors qu'il pourrait se situer dans l'embrouillamini sans nom de cette fichue mission.

Envoyer un courrier urgent par-delà la Méditerranée, en deux fois le temps nécessaire pour accomplir le trajet, et tout ça pour se retrouver coincé au milieu de ce gâchis… Tout ça pour que dans cette oasis perdue, un fils ne reste pas sans nouvelles de sa mère qui se mourait quelque part en Bourgogne. Si la fameuse missive ne cachait aucune manœuvre obscure, alors la situation avait quelque chose d'horriblement cocasse. La guerre n'était-elle donc bonne qu'à ce que des drames en entraînent d'autres ?
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[Touatja] Bienvenue à Touatja [27 Juillet 1941] [Sang, sueur et sable] Vide
MessageSujet: Re: [Touatja] Bienvenue à Touatja [27 Juillet 1941] [Sang, sueur et sable]   [Touatja] Bienvenue à Touatja [27 Juillet 1941] [Sang, sueur et sable] EmptySam 3 Oct - 20:03

Ah mais c'est qu'il était gonflé, celui-là ! Moins de blessés ? De quel droit le boche osait-il se plaindre, alors qu'il était l'agresseur et les FFL les défenseurs d'une patrie envahie ? Ce qu'il fallait pas entendre ! Le sous-lieutenant Régent en était sur le cul. Il s'abstint de répondre uniquement parce que l'Allemand enchaina avec un air si pitoyable que le Sénégalais n'eut pas le courage de le remettre à sa place immédiatement. Le reste de la nuit et les jours à venir s'en chargeraient bien, pas besoin de relancer immédiatement les hostilités.

Il assista en silence au début de l'échange entre le Libberecht et l'Allemand, les sourcils de plus en plus froncés : les deux hommes se connaissaient visiblement un peu trop bien. Vivre et travailler en métropole occupée était une chose, être assez proche d'un nazi pour que ce dernier connaissance son nom... les quelques mots échangés ne suffisaient pas à présumer d'une quelconque amitié, mais à la place de Libberecht, Régent n'aurait pas pris le risque de papoter avec d'anciens "alliés".

L'Africain posa une main ferme sur l'épaule de Hessler et poussa en avant, pas assez pour le menacer, mais avec une force suffisante pour qu'il comprenne qu'il était temps de passer son chemin. On était pas au marché, ici, et les officiers de la France Libre avaient autre chose à faire qu'à attendre que leurs ennemis papotent en paix avec toutes leurs connaissances.

"Si vous souhaitez rendre visite au Leutnant, caporal, vous en demandez l'autorisation au colonel. D'ailleurs vous feriez mieux de ne pas trop fouiner, des fois qu'il décide de vous enfermer avec celui-là."

Régent jeta un sale regard aux pilotes des deux Toute-Vitesse, plus intéressés par le spectacle pathétique de la Die Adler que par la charge qu'ils étaient censés surveiller. A croire que la stupidité de leur dragon déteignait sur eux. Heureusement pour leur grade, l'attention des deux pilotes avait été ramenée sur Libberecht par la prise de parole de Régent et, un peu plus foncés que d'habitude sous leur bronzage, ils reprenaient la pose de deux gardes tout à fait professionnels.
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MessageSujet: Re: [Touatja] Bienvenue à Touatja [27 Juillet 1941] [Sang, sueur et sable]   [Touatja] Bienvenue à Touatja [27 Juillet 1941] [Sang, sueur et sable] Empty

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