Die Adler
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Ce que les morts peuvent entendre (Mardi 20 Mai) [Scénar 1 partie 4 -a-]

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Ce que les morts peuvent entendre (Mardi 20 Mai) [Scénar 1 partie 4 -a-] Vide
MessageSujet: Ce que les morts peuvent entendre (Mardi 20 Mai) [Scénar 1 partie 4 -a-]   Ce que les morts peuvent entendre (Mardi 20 Mai) [Scénar 1 partie 4 -a-] EmptyJeu 25 Mar - 13:48

Au cimetière de Montreuil, il y avait une tombe discrète mais bien entretenue, troisième rangée en partant de la gauche, sixième tombe en partant de l'entrée. Dans cette tombe, il y avait un cercueil assez récent, ce qui dans la bonne compagnie des morts du coin, signifiait que la locataire des lieux avait une ouïe bien développée. Mémé Lucette, qui logeait là, avait en effet l'oreille très fine ; surtout pour un cadavre. C'était bien dommage que les vivants ne puissent pas les entendre, oh oh, parce qu'on en apprenait de belles.

Mais le mardi, force était de constater qu'on s'ennuyait plus qu'un peu. Les gens venaient plutôt le week end, parfois le mercredi parce que les gosses n'avaient pas cours l'après midi, mais le mardi, c'était mort. Alors lorsque Mémé Lucette entendit quelques voix lointaines à l'entrée du cimetière, elle tendit l'oreille :

"Bonjour madame, puis-je vous rendre service ?"

Oh oh, ça c'était une voix de garçon ! Est-ce que la madame était en fait une jeune et jolie lycéenne ?

"Ce serait bien aimable à vous,"
répondit la dame. Non, elle n'était sûrement pas une jolie lycéenne. C'était bien dommage, Lucette aimait les ragots amoureux.

"Voila, montrez moi la voie, je vous suis,
" dit la voix du garçon.
"c'est par là, la perte d'un proche est toujours cruelle," répondit la voix de la femme en se rapprochant de la tombe de Lucette, qu'elle dépassa de quelques pas.
"Oui, je le conçois tout à fait, comme la perte de bon nombre de choses," une légère pause, il pose quelque chose sur le gravier, ça faisait "scrch scrch" jusqu'à la tombe de Lucette, "souhaitez vous que je vous aide pour une autre tache ?"

"Oui pour arroser ces fleurs, vous êtes bien gentil mon petit."
"Ce n'est rien madame, vous savez, j'ai moi-même cru perdre des êtres chers, dans une moindre mesure bien entendu."
"La vie ne semble pas vous avoir épargné malgré votre jeunesse, c'est bien triste, j'espère que vous avez encore des rêves."

Lucette baillerait si ses mains et sa bouche pouvaient bouger pour le faire ; niveau potins, pour le moment, c'était assez... frêle.

"Mes rêves ne sont pas enfuis, ne vous inquiétez pas. Et j'ai cru perdre ces êtres, je les ai retrouvé tout récemment."
"J'en suis heureuse, grâce à vous j'aurai souri au moins une fois aujourd'hui, chérissez bien ces êtres si précieux."

Précieux ??? Lucette les connais, les vivants, elle a neuf petits enfants, et y'en a sept qui ne viennent jamais la voir !

"Je compte bien les chérir madame, je compte même les aider à, comment dire, s'épanouir."

Ca, c'est déjà plus intéressant. Peut être que le garçon est proxénète ? Ce serait une folle histoire à raconter à Mémé Paulette, première rangée en partant de la gauche, septième tombe en partant de l'entrée.

"Le travail ne vous fait pas peur, c'est bien, et trop rare d'ailleurs..."
"En effet, même si c'est l'une de nos valeurs n'est-ce pas ?"
"Tout à fait, malgré le déclin de certaines de ces valeurs elles n'en sont pas moins primordiales."

L'ouïe fine de Lucette entend grincer le portail de l'entrée, et des pais sur le gravier qui s'approchent. En dehors des deux proxénètes à côté d'elle, le nouvel arrivant est seul dans le cimetière.

Le garçon continua :
"Vous avez tout à fait raison."

Puis, une voix d'homme :
"Madame, jeune homme."
Le garçon répondait :
"C'est un bien beau jour pluvieux que voila."

Drôle de salut !

"Oui, c'est un jour parfait pour visiter la tombe de nos amis."
"Mes parents sont aussi enterrés ici," répondit alors la femme.

Comme c'était ennuyeux, peut être que finalement, elle ne venait pas ici juste pour discuter prostitution au calme. Tout le monde venait au cimetière voir des parents, il n'y avait rien à raconter là dessus !

"Nous n'avons pu en récupérer que deux, il sont pour l'instant à l'abri, mais je ne fais pas entièrement confiance à mes aides. J'ai besoin d'un lieu où les transporter et si possible de quelqu'un pour m'y aider."
"Quelles mesures avez vous pris pour que les allemands ne s'en rendent pas compte ?" demanda le nouveau venu.
"Je n'étais pas à Sarnand, je n'ai pas revu les deux autres, je ne peux pas savoir, mais je sais que personne ne m'a vu..." expliqua le garçon. Lucette tendit de nouveau l'oreille, elle était morte avant que les Allemands n'arrivent, mais elle avait entendu parler de l'Occupation et ça, c'était du bon scoop.

"Ces deux aides sont à quel degré compromettantes ?"
"Au pire elles m'impliqueront et je serais rapidement au courant de toute façon. Sinon ce sont des gosses dont une bien placée, je m'en rapproche pour ça justement."
"Y aurait-il éventuellement des raisons de penser qu'un adulte se cache peut-être derrière et manipule un des deux ?"
"Aucune, le garçon est orphelin de père et déteste les occupants, la fille est impulsive et agit sans trop réfléchir, mais un adulte ne peut pas les manipuler."
"Qu'entendez vous par "bien placée" ?" dit l'homme, Lucette avait l'impression qu'il n'était pas bien content. Il continua : "Et qu'est-ce qui vous fait penser qu'ils ne peuvent pas être des agitateurs de la gestapo ?"

Le garçon répondit, il avait l'air sur la défensive :
"Fille d'un pilote allemand qui d'après ce que j'ai compris, lui passe beaucoup de ses caprices. Le garçon ne joue pas, je le vois facilement. Pour ce qui est de la fille, elle ne collaborera pas avec la gestapo. Et la gestapo ne prend pas d'enfants dans ses rangs, Siedler est incapable d'envisager cette possibilité, il est trop gentil."

L'homme reprit la conversation en main ; il n'avait pas l'air satisfait par la réponse du garçon : "On en sait rien. Faites attention avec ces deux là et ne leur révélez rien sur l'organisation. Pour les oeufs, c'est fait, c'est fait... êtes vous sûr que votre cache actuelle est sûr ? Nous pouvons sans doute les confier à Olympe."
"Vous avez réellement besoin de me rappeler des évidences ?" répondit le plus jeune d'une voix agressive, "et pour les oeufs, je préférai participer et les récupérer plutôt que de les laisser perdre dans la nature." Léger silence, puis il reprit : "Les transférer chez Olympe serait une bonne chose, ou dans un lieu de l'organisation."
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MessageSujet: Re: Ce que les morts peuvent entendre (Mardi 20 Mai) [Scénar 1 partie 4 -a-]   Ce que les morts peuvent entendre (Mardi 20 Mai) [Scénar 1 partie 4 -a-] EmptyJeu 25 Mar - 20:28

"Dans un autre lieu de l'organisation serait probablement mieux, j'ai des raisons de penser que ce n'est pas assez sûr chez moi," disait la femme, quelque part à gauche des pieds du Vieux Pierre. Situé à quelques pas de la tombe de Mémé Lucette sur la rangée d'en face, Pierre avait une tombe bourrée de déco guerrières : ancien combattant de 1870, volontaire en 1914 (mais évidemment non mobilisé, il n'était déjà plus tout jeune, une plaque annonçait que le Vieux Pierre était "mort de patriotisme" quand, voyant les détestables boches sous sa fenêtre, il avait fait une crise cardiaque en tentant de prendre son fusil pour leur trouer le derrière.
Autant dire que la conversation avait commencé à l'intéresser, lui qui faisait la sourde oreille aux histoires de bonnes femmes.

"Je te fais confiance. Nous te confierons les oeufs et tu garderas leur localisation pour toi, le temps que nous sachions quoi en faire."
"Est-ce qu'il est possible de récupérer des morceaux de coquille sur des oeufs éclos ? Si on fait croire aux deux autres que les oeufs ont éclos, ils ne chercheront pas à en savoir plus."
Bonne idée. Pierre n'approuvait pas l'association avec une fille de boche, pire, une fille de soldat boche. On ne pouvait pas faire confiance à ces gens là, la preuve : leurs cadavres puaient plus que des cadavres français !

"L'idée est bonne mais il ne faudrait pas prendre des risques inconsidérés pour récupérer des coquilles."
"On n'en a pas à Viers qui pourraient faire l'affaire ?"
"Je ne sais pas," répondit l'homme à la voix plus grave, un peu la même voix que l'officier qu'avait eu Pierre en 1870. Un bel homme, mais bien couillon comme il fallait, le type s'était fait bêtement tué par les fridolins en allant pisser. "Honnêtement, je pense que nous prenons déjà trop de risques avec cette affaire. Nous sommes censés être pacifiques et vos actes peuvent être assimilés à du sabotage ou à de l'espionnage militaire."
Et alors ? Pierre levait les deux pouces. Résistance civile, les gars ! De son temps, en 70', toute la campagne s'était soulevée, des francs tireurs en voici en voilà ! La nouvelle génération, c'était vraiment plus les français du siècle d'avant ! "Nous n'avons plus qu'à espérer que les allemands ne vont pas changer d'avis et fusiller des otages."

"Je suis parfaitement au courant," rétorqua le petit teigneux, "mais maintenant je crois qu'il va être difficile de faire marche arrière, à moins qu'on ne retrouve comme par miracle les oeufs, donc si vous voulez bien cesser de me reprendre pour ça, on pourrait avancer et mettre au point la suite de l'action."

Insubordination ! C'était pas comme ça qu'ils allaient bouter les boches ! Il fallait une Union Sacrée, les gars, comme en 1914 ! Pourquoi est-ce qu'ils n'étaient jamais d'accord, les jeunes ?

"Vous mettez des VIES en péril, nous avons le droit de vous le reprocher, non ? Ou il faudrait qu'on vous félicite ? Est-ce que tu peux continuer à ma place," ajouta l'homme, semblant s'adresser à une autre personne... la femme ? Le type avait l'air un brin remonté, Pierre comprenait, quand son fils lui parlait comme ça, il lui mettait des baffes, dans le temps. Un bon gars, son fils, qui était mort au Bois d'Ailly à l'hiver 1914. "On est assez dans la panade, on ne va pas se battre, en plus."

Le gosse reprit, sur la défensive : "J'ai parfaitement saisi ce que je faisais et si des otages sont fusillés croyez moi je m'en voudrais longtemps, mais je devais laisser des enfants faire ça tous seuls ?"

Puis, intervention de la dame, le ton ferme : "Bon. Ce qui est fait est fait, quand bien même les oeufs réapparaitraient par magie rien ne nous prouve qu'aucune sanglante sanction ne sera pas pour autant prise pour l'exemple, faisons en sorte que cette folle prise de risque aboutisse à quelque chose."

Pierre entendit quelqu'un inspirer bruyamment, sans pouvoir savoir de qui il s'agissait.

"Dites leur que vous les avez vendu au marché noir, c'est une excuse tout aussi plausible. Si vous leur faite croire à une éclosion, ils se demanderont où sont passés les dragonnets."

Des dragonnets ?
"Un dragonnet qui ne prend pas le harnais s'échappe immédiatement, ça aurait été possible. Pour la vente, pourquoi pas, mais dans ce cas je vais avoir besoin d'argent pour leur donner, surtout au garçon."
Minguettes, des dragons ! Mais c'était un coup de franc tireur, ça ! Finalement ils faisaient pas les choses à moitié !
"Vous aviez des dettes à rembourser, vous n'en avez plus," rétorqua le plus âgé, visiblement agacé.
Ouais, arnaque la fridoline, gamin ! pensa le Vieux.
"Je vais me débrouiller."
"Cette option ne risque-t-elle pas de déclencher une vive amertume gênante sur le long terme ?"
"De toute façon il vaudrait mieux que Gavroche ne les revoie pas. On ne peut pas faire confiance à des enfants," surtout des enfants boches ! "pour suivre des consignes de sécurité, même s'ils n'étaient pas influencés ils représenteraient un risque. Ils sont impliqués aussi par le vol, ils n'oseront sans doute pas parler."
"Et je fais comment pour ne pas les revoir ? ils savent parfaitement où me trouver et quitter Montreuil maintenant ne serait pas une bonne idée."

Soupir.

"Olympe ? Comment est-ce des adolescentes font quand elles se "font la gueule" ?"

"J'ai dit que j'allais me débrouiller, c'est bon."
"Restons calmes, ce problème ne devrait pas se poser si, Gavroche, tu leur sers cette histoire de marché noir et de dettes, je serai étonnée qu'ils veuillent te parler après."

Elle était bien, la gamine, elle avait la tête bien sur les épaules.

"Je vais me débrouiller."
"Bon, à présent, les oeufs. Le moyen le plus sûr serait de les évacuer vers l'Angleterre." Silence. "Quand je dis "sûr"..."
"Vous avez des contacts avec eux ?" l'interrompt le gamin. Plus de politesse, chez ces jeunes ! Y'avait des baffes qui se perdaient !
"Non, justement."

Pourquoi, l'Angleterre ? La France avait pas besoin de ces rosbeefs planqués sur leur ile !

"C'est pour ça que je mettrais des guillemets sur "sûr" si on était à l'écrit. Et je nous vois mal traverser la manche avec des oeufs."
"Je nous vois mal traverser la manche tout court."

Exactement. Moins y'avait de rosbeefs, mieux on se portait.
Quelqu'un toussota.
"Il nous faudrait de nouveaux contacts avec plus de moyens et fiables... c'est presque comme demander la lune..."
"Merle et Patrick pensent que nous devrions contacter Edelweiss."
"Ou simplement les informer du lieu de la cache."
"Si nous les informons, ils risquent de faire n'importe quoi. Vous avez lu leurs tracts ?"
"Oui c'est pour cela que je préfère ne pas les contacter directement."
"Dans tous les cas il faut limiter au maximum le nombre de personnes informées, dans un premier temps du moins... d'autant plus que les soupçons se porteront plus naturellement sur Edelweiss que sur nous qui avons la réputation d'être pacifiques."

Hein ? Mais fallait pas être pacifique ! Les boches ils étaient pas pacifiques eux ! Allez, français, prenez les armes ! Rassemblez les bataillons !

"Mais tu penses qu'il faudrait leur demander de l'aide ? Je suis totalement contre, mais si la majorité est contre moi, nous essayerons de les trouver."
"Je ne sais pas... cette question demande réflexion... je n'aime pas leur façon de procéder mais je crains que nous n'ayons pas beaucoup d'options, peut-être sommes-nous trop idéalistes..."

"Gavroche, si vous avez un avis sur la question... Vous êtes là, autant en profiter."

Gavroche, c'était le jeune impertinent ?

En effet, c'est le jeune qui répondit : "Comme je l'ai dit, je préfère ne pas les contacter directement en raison de leurs méthodes et de leurs idées, voir ce qu'ils font d'une information qui leur parviendrait nous permettrait d'en apprendre plus sur eux."
"Vous pensez que vous pourriez faire cela ? ... est-ce que vous pourriez également savoir s'ils sont surveillés par la gestapo ? Puisque vous avez des liens avec Siedler, vous pourriez en savoir plus ?"
"Des liens c'est un bien grand mot. Mais rassurez moi, vous cherchez encore à me réprimander ou vous êtes sérieux ?"
"Je ne rigole pas avec les missions. Si vous pouvez le faire sans prendre de risques, essayez. Sinon ne le faites pas. Mais si nous les contactons et qu'ils sont surveillés, nous risquons de tomber dans les mêmes filets qu'eux."
"Je peux essayer, mais il me faudrait aussi les noms de ceux que l'ont soupçonne de faire partie de leur groupe. En tout cas, je suis contre le fait de les contacter directement, je peux laisser filer une info ou deux devant des membres et voir comment ils agissent mais rien de plus."

Silence, crissement de gravier.

"Une demi heure. Gavroche, il est temps d'y aller."

Il y eu quelques saluts murmurés avant que le cimetière ne replonge dans son silence.
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