Die Adler
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Liliane Keller

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Liliane Keller
Française
Liliane Keller

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Âge du personnage : 29 ans

Liliane Keller Vide
MessageSujet: Liliane Keller   Liliane Keller EmptyJeu 11 Fév - 19:26

Fiche de personnage

Nom : Keller (enfin j’ai remarqué après coup qu’il y a déjà un personnage avec un nom très semblable donc ce serait peut-être mieux de changer en Wenger ?), ex madame Lorentz.

Prénom : Liliane

Âge : 29 ans

Nationalité : Française

Métier : Professeure de littérature

Description physique :

De taille moyenne, sa silhouette possède des courbes féminines bien qu’étant loin d’être plantureuse. Le claquement de ses talons de bois, compensés ou non, annonce généralement bien en avance son arrivée. Sa démarche est un étrange mélange d’assurance et de souplesse. Elle n’a pas le port de tête altier des vraies aristocrates, ni l’extrême grâce des danseuses ou la rigidité des membres du corps militaire. Il s’agirait plutôt péjorativement d’un mélange, d’une pâle copie de ces trois ingrédients.

Sa garde-robe comprend de nombreux tailleurs, beiges, gris, noirs (en raison de son long deuil) ou dans les tons pastel, parfois accompagnés d’une large ceinture soulignant sa taille. De manière générale elle tente de rester élégante tout en suivant la mode du moment même si, en ces temps difficiles, le budget alloué à la coquetterie s’est amoindri sensiblement. Elle regrette les longues et somptueuses robes du soir des années trente et conserve précieusement dans une malle au fond d’un placard ces presque reliques dans l’attente d’une hypothétique grande occasion.

Ses mains aux doigts longs et fins sont soigneusement entretenues, hydratées plusieurs fois par jour par diverses huiles et crèmes. Ses ongles sont coupés courts et occasionnellement vernis en accord avec sa toilette. On devine aisément au premier coup d’œil que la dame n’entretient aucune activité manuelle pénible, enfin il n’y a guère de callosités ou d’ampoules pour attester du contraire. Finalement ce qu’il y a de plus notable au niveau de cette partie de son corps consiste en une irrégularité. En effet, une mince et disgracieuse cicatrice barre la face interne de son pouce gauche, souvenir indélébile d’une malheureuse maladresse d’enfance.

Sa chevelure blonde légèrement ondulée, héritée de son père, lui tombe en-dessous des épaules. Savamment bouclée comme l’exige la mode actuelle, il n’est guère rare qu’elle exige de sa domestique de recommencer intégralement une mise en plis si le résultat ne sied guère à son regard intransigeant.

Ses lèvres, presque toujours recouvertes d’un pigment à la couleur soutenue, s’étirent souvent en un mince ou franc sourire que l’on pourrait presque qualifier de carnassier en certaines circonstances. Oh oui, mademoiselle Keller a le sourire facile, ce dernier étant un gage de sincérité fort hasardeux, ceci dit en passant. Son nez est droit, ses pommettes hautes et marquées. Bien que l’ovale de son visage ne soit guère parfait ses traits n’en restent pas moins harmonieux et agréables à regarder. Ses cils sont ourlés d’une généreuse couche de mascara afin de mettre en valeur ses iris clairs d’une couleur comprise entre le vert et le bleu. Son teint clair brûle plus qu’il ne bronze au cours des expositions prolongées au soleil.

On peut dire que Liliane fait partie des femmes à la beauté froide, ou du moins qu’elle s’en rapproche.

Autant sa jeunesse fut marquée par le naturel et la fraicheur, autant sa vie de femme se retrouve sous l’égide de la sophistication et des complications. Qu’il s’agisse d’une simple promenade le long des rives de la Fresne ou d’un diner mondain, rien n’est jamais laissé au hasard, tout est méticuleusement pesé et étudié afin d’obtenir l’effet escompté.


Description mentale :

Liliane est une femme qu’il est difficile de ne pas remarquer quand elle sort le grand jeu. Un peu trop élégante pour une enseignante de l’institution Sainte-Marie, son extravagance vestimentaire lui attire la désapprobation de certaines sœurs. Grande fidèle de « Chez Madame Manon », pas un jour ne se passait sans qu’elle y commande un café serré – dont elle raffole littéralement – avant l’occupation (elle n’y a pas remis les pieds depuis). Elle prend plaisir à converser des heures durant, modulant soigneusement le timbre de sa voix pour s’assurer le centre de l’attention. Toutefois, les débats houleux, accompagnés d’une recherche de conflits avec l’interlocuteur, la dérangent plus qu’autre chose ; elle trouve en général un moyen de s’esquiver avant d’être prise à partie. Plutôt tournée vers le passé, seuls les sujets d’actualité légers tels que les potins, la mode, la musique ou le cinéma suscitent son intérêt ce qui lui vaut un petit côté frivole parfaitement assumé.
Tous ceux qui l’ont fréquentée s’accordent sur la charmante compagnie qu’elle représente mais une poignée médisante murmure que cette attitude lisse, voire affable et superficielle, cache forcément une détestable hypocrisie. Jalousie ? Fond de vérité ? Aucun élément jusqu’à présent ne permet de trancher pour l’une ou l’autre hypothèse.

Chez les Keller on est aussi très attaché aux capacités artistiques. Hélas autant Liliane se débrouille admirablement bien au violon, autant elle est piètre chanteuse (et ne se risque en général à cet exercice que lorsqu’elle a déjà un bon coup dans le nez). Elle s’est mise depuis peu au dessin et c’est un doux euphémisme que de dire que les résultats laissent à désirer.

La solitude est un fardeau qui pèse modérément sur ses épaules, on peut même aller jusqu’à dire qu’elle la juge appréciable si elle est modérée. Fonder une famille n’est guère une priorité absolue pour la jeune femme et ce en partie en raison du contexte. Jamais confrontée directement à la violence, si ce n’est de façon fictive via des livres ou des films, elle n’a aucune idée de l’étendue de sa sensibilité. Une seule chose semble sure : elle ne souffre pas d’hématophobie.
A contrario, un soupçon hypocondriaque, depuis la disparition de son mari, elle est très attentive aux moindres symptômes la touchant. Bien qu’elle sache à peu près nager la simple vue d’immenses étendues d’eau suffit à réveiller des angoisses primaires irrationnelles. Enfin le vertige ne l’affecte que très raisonnablement.


Histoire :

C’est au beau milieu d’une fraiche matinée d’hiver que Liliane vit le jour en 1912, dans une coquette demeure de la ville de Montreuil. Première et unique – au plus grand malheur de ses géniteurs – héritière de cette famille bourgeoise, elle connut, comme cela arrive souvent dans ce cas de figure, une petite enfance relativement dorée et insouciante. Petite fille calme et docile, elle se plia sans jamais contester aux attentes précoces de ses parents. Ainsi, selon le souhait de sa mère, elle prit ses premières leçons de violon dès l’âge de sept ans et reçu encore plus tôt l’enseignement de la langue natale de son père, à savoir l’allemand en parallèle de son apprentissage du français. Encore trop jeune, couvée à outrance, son esprit immature ne saisit pas grand-chose du contexte en France durant les années 14-18 et n’en garde que des souvenirs confus.

Peu à peu Liliane se prendra de passion pour la lecture, l’étude des langues, les mythologies nordique et méditerranéenne ; elle s’orientera naturellement vers les lettres. La jeune femme obtiendra un baccalauréat littéraire à l’âge de 18 ans sans difficulté notable. Timidement – son adolescence ne lui avait toujours guère ôté son tempérament doux et quelque peu effacé – elle émettra le vœu de poursuivre sa scolarité dans le domaine supérieur. Cette requête tièdement accueillie par les siens se serait certainement soldée par un refus net et catégorique si sa tante, de passage dans la petite ville frontalière, n’avait pas ingénieusement parlementé en privé avec le patriarche, arguant entre autre que sa pupille aurait plus de chance de trouver un meilleur parti dans la capitale.

Elle quitta Montreuil deux mois plus tard, emménagea chez sa tante et intégra la faculté des lettres de Paris sous l’étroite surveillance de son oncle. Avec la crise des années trente et le coût avéré de sa « fantaisie » la pression familiale se fit progressivement plus croissante sans parvenir toutefois à la faire abandonner. Liliane, afin de complaire à sa bienveillante famille d’accueil (bien qu’elle n’eut guère l’oreille musicale), poursuivit son perfectionnement au violon dans un petit conservatoire durant l’intégralité de son long séjour. Pendant une soirée mondaine à laquelle elle ne pouvait pas couper, elle fit la rencontre d’un bel homme (quoi que un peu petit à son goût) d’une trentaine d’années, propriétaire d’un hôtel dans un quartier huppé. Ils se fréquentèrent de plus en plus souvent et finirent immanquablement par s’unir officiellement, au terme de ses études.

Les années de grâce pour les Lorentz furent hélas de courte durée. Peu de temps après ses vingt-six hivers, alors que la situation politique en Europe devenait de plus en plus inquiétante la jeune femme dut faire face à la mort de son époux, foudroyé par une insuffisance cardiaque héréditaire. Veuve, sans enfant, terrassée par le chagrin, elle laissa la direction de l’hôtel au frère de sa mère et fuit la vie parisienne qui lui évoquait en permanence l’existence qu’elle venait de perdre à jamais. De retour à Montreuil Liliane observa le deuil ostensiblement et se mura durant de longues semaines dans un mutisme presque absolu. Doucement mais surement elle reprit goût à la vie et retrouva un semblant de routine. En fin de juillet 1939 les Keller décidèrent d’un commun accord de vendre le bien hérité de son défunt mari afin de redresser leur situation financière et de rénover l’usine.

Soucieuse de se rendre utile, de participer à l’effort familial et de focaliser son attention sur une activité pour ne pas tomber dans la dépression, l’ex Lorentz formula le souhait de dispenser son savoir à la jeunesse. Réticents mais compréhensifs, ses parents ne dirent mot sur ce sujet et elle intégra l’institut Sainte-Marie en tant que professeure de littérature, remplaçante dans un premier temps, puis titulaire, prodiguant quelques fois des leçons rudimentaires de violon gratuitement aux élèves intéressés en dehors des cours officiels.

Aujourd’hui la patience et l’indulgence de ceux qui lui ont donné la vie semble s’être sérieusement émoussée. La rentrée d’argent générée par le décès fortuit de son compagnon a été rapidement lapidée en raison des lourdes restrictions pesant sur les industries telles que celles de la sidérurgie. Les ronds de jambe du vieux Keller vis-à-vis de l’occupant ont réussi jusqu’à maintenant à leur éviter une réquisition de leur demeure, aussi presse-t-il sa fille, dont la beauté ne s’est pas encore fanée, de donner de sa personne à son tour en se montrant plus souriante, aimable avec les officiers et de cesser de brandir son deuil en justification universelle.


Relations :

Père (Karl Keller) : il n’a jamais combattu en raison de sa jambe boiteuse et doit son enrichissement à la sidérurgie et à ses bonnes relations. Il possède de la famille en Allemagne mais a perdu le contact depuis plus de vingt ans. A chaque fois qu’il pose les yeux sur Liliane, son portrait craché, il ressent une profonde frustration du fait qu’elle ne soit pas née homme plutôt, il regrette amèrement que sa femme ne lui ai pas donné de garçon. Il juge l’attitude de sa fille égoïste et méprise la faiblesse qui l’empêche d’oublier son premier amour. Leur relation est très formelle.

Mère (Madeleine Keller) : c’est une femme indécise calquant généralement son opinion sur les personnes qu’elle estime. Ses relations sont plutôt bonnes avec Liliane même si elle aurait préféré la voir devenir une virtuose de son instrument fétiche au lieu d’érudite. Loin d’être totalement soumise, elle sait quels mots employer pour ranger son mari de son côté même si elle ne le fait que trop peu.

Branche maternelle
Oncle (Pierre Vidal) : très attaché aux anciennes valeurs morales, il approuve le régime de Vichy. Il a tenu sa sœur Madeleine régulièrement informée des moindres faits et gestes de Liliane tout au long de son séjour à Paris en lui envoyant des lettres deux fois par semaine. Il s’entend fort bien avec Karl même si, en grand sédentaire, il quitte rarement son confort parisien.

Tante (Denise Vidal) : c’est une femme qui a tendance à parler très vite et à avoir le rire fort. Un brin hypocrite, les récentes années semblent l’avoir aigrie prématurément. Même si ses coups de colère sont autant soudains que violents, elle n’a jamais entretenu de relation trop conflictuelle avec sa nièce.



Dernière édition par Liliane Keller le Ven 12 Fév - 12:40, édité 1 fois
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Liliane Keller
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MessageSujet: Re: Liliane Keller   Liliane Keller EmptyVen 12 Fév - 12:38

Texte personnel :

Le soleil était haut dans le ciel, quelque part dans le quartier bourgeois de Montreuil la dernière-née des Keller dévissait doucement le bouchon d’un petit pot métallique de forme cylindrique contenant de la colophane. Alors qu’elle s’apprêtait à frotter la substance résineuse ambrée sur le crin de l’archet de son instrument on toqua à la porte. Surprise, la musicienne reposa avec précaution son matériel et entrebâilla l’embrasure du passage. C’était sa mère. Elle s’écarta et la laissa entrer, à contrecœur. Avant même qu’elle n’ouvre la bouche, Liliane savait déjà quel discours elle allait lui débiter. Après les banalités d’usage, Madeleine en vint enfin au fait.

« Tu pourrais faire un effort tout de même, après tout ce qu’on a fait pour toi, les caprices qu… »

Elle n’écoutait plus. Une fois de plus elle allait la prier de s’amouracher d’un benêt ayant soit un portefeuille épais, soit un quelconque pouvoir dans la nouvelle administration de Montreuil.

« …essayer au moins… »

Faisant mine d’effectuer un brin de rangement, elle saisit une pile de livres et la posa soigneusement sur son bureau, par-dessus le travail qu’elle avait abandonné quelques minutes plus tôt pour s’offrir une pause musicale, avant de faire face à nouveau à celle qui lui avait donné la vie. Elle affichait un de ses éternels sourires affables. D’un geste apaisant elle interrompit l’infernal monologue plat et lui assura qu’elle avait saisi le message et agirait en conséquences mais qu’il lui fallait une petite semaine de répit. Dépitée, la quinquagénaire acquiesça et tourna les talons avec quelque peu de raideur. Enfin à nouveau seule et tranquille, la professeure s’empressa de tirer une chaise capitonnée et de prendre place devant son bureau en chêne massif. Elle décala le tas de livre, dévoilant une liasse de papier et se plongea aussitôt dans une étude studieuse.

A en juger par les taches d’encre et les nombreuses ratures présentes sur la feuille supérieure, il semblait s’agir d’un brouillon. Rédigé en grec ancien, on pouvait supposer qu’elle s’exerçait à une épreuve de version ou toute autre activité de la même nature. Un froncement de sourcil venait de temps à autre briser le masque lisse de son visage stoïque, toute sa concentration était focalisée sur sa relecture. Un brusque sursaut la secoua, manquant de peu de lui faire renverser son encrier d’un revers de la main incontrôlé, lorsqu’un oiseau vint percuter la vitre de sa fenêtre. La main pressée contre sa poitrine, elle tacha de calmer son rythme cardiaque et se sermonna mentalement. Se mettre dans un tel état à son âge était d’un risible… Visiblement elle manquait cruellement de sommeil pour avoir à ce point les nerfs à vifs. Rouge de honte, elle relut une ultime fois son écrit, comme si elle essayait de le mémoriser, avant de le froisser en une boule compacte qui atterrit directement dans le feu crépitant de la cheminée. Ses iris clairs observèrent, fascinés, le spectacle des flammes embrasant en quelques secondes le fruit de son labeur.

Sortant de sa torpeur, elle réalisa qu’elle avait laissé en plan son violon et tout le matériel d’entretien. L’envie d’en jouer lui avait passé, elle ressentait à présent un grand besoin de prendre l’air, même si cela signifiait braver le froid hivernal, et de quitter cette pièce à la chaleur étouffante pour ne pas dire suffocante.
La veuve n’avait qu’une pensée en tête quand elle franchit le seuil de son logis, la même et étrange qui lui revenait tous les soirs au moment de sombrer dans l’inconscience libératrice du sommeil : « Oh si vous saviez… ».

Une bourrasque de vent glaciale la frappa de plein fouet. Décidément l’année 1941 s’annonçait rude.
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