Eva Kellerman Allemande
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Âge du personnage : 24 ans
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| Sujet: [inachevé] Suivant ! [ Samedi 3 mai 1941 ] Ven 26 Fév - 20:54 | |
| Infirmerie de Sarnand, le 3 mai 1941.
19h02. Les paupières de l'infirmière se fermèrent, ses lèvres laissèrent échapper un long soupir. Et ce fut avec grande lassitude qu'elle balaya de son regard bleuté la pièce désespérément vide. Chaises vides, lits vides, bureaux vides... et cela durait depuis 14h01, heure où son dernier patient rendit l'âme. En effet, il eut la malheureuse, et malencontreuse, idée de caresser ( avec une sensualité toute relative ) les chevilles de la jeune femme. Et malgré sa capacité à fuir après avoir été découvert, il ne put échapper à la correction foudroyante d'une demoiselle outrée : il fut broyé, écrasé et écrabouillé, sans requête possible, et avec grande satisfaction. Eva détestait les araignées.
Depuis lors, elle resta seule avec elle-même, ses seringues et ses médicaments. De quoi devenir dépressive, car après avoir rangé, fait les poussières, passé le balais, la serpillière, puis avoir nettoyé minutieusement chaque instrument, et refait les poussières, le constat était sans appel : il n'y avait plus rien à faire. Elle pensa alors à aller chercher un livre à la bibliothèque ( en désespoir de cause ) mais chassa bien vite cette idée. En effet, qu'allaient dire ses supérieurs si on leur rapportait qu'une infirmière avait quitté sa garde pour aller flâner dans la bibliothèque, à l'autre bout du bâtiment ? Ce n'était, certes, pas une faute grave ( et il est assez aisé de trouver de bonnes excuses à cet abandon de poste ), mais Eva souhaitait rester le plus longtemps possible une employée modèle, pour son bien-être et sa liberté. Et puis, ne sait-on jamais, si par infortune un soldat venait pour se faire soigner au moment où elle était absente...
Ce fut donc avec résignation que la jeune femme alla s'asseoir sur le rebord de la grande fenêtre. Résignation, ennui et désespoir qui disparurent, étouffés par la beauté du spectacle qui s'offrait à elle. Dans un ciel aux mille couleurs, un soleil couchant éclairait de sa douce lumière un ballet de vols de dragons. Ces ombres chinoises virevoltaient avec grâce et majesté en direction du château. Ce cadeau de la Providence serra le coeur de la discrète observatrice, envahie par l'admiration et par cette attirance indescriptible qu'elle éprouvait pour ces bêtes mythiques. Un sentiment paradoxal l'habitant depuis l'enfance et étant toujours accompagné d'une peur _tout aussi indicible_ lorsqu'elle osait les approcher... Ce soir là encore, ses doigts ne touchèrent que la vitre qui les séparait. |
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