Quelques blagues communistes :
Au cours d'une réunion politique, Staline prend la parole pour un discours fleuve. Il parle, il parle, il parle. Soudain, un violent éternuement rompt le fil de son discours. Staline lève la tête et demande : - Qui a éternué? Seul un silence terrifié lui répond. Staline repose sa question. Nouveau silence. - Gardes, fusillez le premier rang, rugit Staline. Aussitôt dit, aussitôt fait. De nouveau, Staline veut savoir qui a éternué, mais personne ne répond. - Gardes, fusillez le second rang, ordonne Staline. Le second rang liquidé, Staline pose encore une fois sa question, et un homme sort du troisième rang et dit : - C'est moi, camarade. - A tes souhaits, camarade, - répond Staline avant de reprendre son discours.
Un citoyen se présente au poste de la milice et demande à voir le chef pour lui faire une déclaration de la plus grande importance. Devant son insistance on l'introduit devant cet important personnage à qui il déclare : - Camarade, je viens déclarer que mon perroquet s'est échappé. - Comment ! C'est pour ça que tu me déranges ? - Pas seulement pour ça, camarade. Je voudrais aussi qu'on enregistre ma déclaration. - Quelle déclaration ? - Je tiens à affirmer avec force et solennité que je n'ai pas les mêmes opinions politiques que mon perroquet.
Gorki rendant visite à Lénine lui proposa d'aller boire un rouble de vodka, mais Lénine, invoquant les restrictions imposées à tous par la révolution et la guerre, refusa de boire plus d'un demi-rouble. Gorki, auquel le peu de conviction mis par Lénine dans sa déclaration n'avait pas échappé, insista et fit remarquer que deux personnages de leur importance pouvaient sûrement s'offrir un petit extra. Lénine cependant résistait tant et si bien que Gorki, piqué au vif, lui demanda carrément les vraies raisons de son obstination. Lénine se prit alors la tête entre les mains et dit : - Tu vois, Alexis Maximovitch, la dernière fois que j'ai partagé tout un rouble de vodka en compagnie d'un ami, ça m'a fait un tel effet qu'en sortant je me suis cru obligé de faire un grand discours au prolétariat international et, à l'heure actuelle, j'essaie toujours de comprendre ce que j'ai bien pu vouloir dire...
Nikolaï Ivanovitch est fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères, et, pour la première fois de sa carrière, il est choisi pour faire partie d'une délégation officielle qui doit se rendre au siège de l'Organisation des Nations Unies après une tournée dans les pays frères. Avant son départ, il promet à l'un de ses amis philatélistes de lui envoyer un petit mot de chacun des pays traversés. Chose promise chose due, l'ami reçoit une première carte postale de Hongrie («Amitiés de Budapest la libre»), puis une seconde de Tchékhoslovaquie («Amitiés de Prague la libre »), puis une troisième de Pologne («Amitiés de Varsovie la libre»), et enfin une dernière carte, des États-Unis («Amitiés de New York, de la part du libre Nikolaï Ivanovitch»).
Après la publication du «rapport attribué à Khrouchtchev», le gouvernement soviétique cherche à se débarrasser des cendres de Staline. Il contacte à ce sujet plusieurs gouvernements et les deux premiers pays à répondre sont les États-Unis et Israël. Les Américains sont au regret de refuser, mais ils croient se souvenir que Staline a été membre du parti communiste et, dans ces conditions, il leur est malheureusement impossible d'accorder un visa à la personne en question. Les Israéliens, quant à eux, ont envoyé le télégramme suivant : «Ne pouvons accepter. STOP. Risques trop élevés. STOP. Déjà plusieurs cas résurrection sur territoire national. »
Pendant les années cinquante, lors de fouilles archéologiques, on découvre les restes admirablement conservés d'un homme préhistorique. Les plus grands savants du monde se sont réunis pour essayer de situer cet hominien sur l'échelle du temps. Malgré tous leurs efforts, les résultats se font attendre. Ils organisent donc une réunion pour faire le point et définir la nouvelle ligne de conduite à tenir. Le savant russe, présent à cette réunion, demande la parole : - Chers collègues, il semble que nos moyens traditionnels soient mis en échec par cet individu. Je vous propose donc de faire appel à un spécialiste de mon pays, qui, je le pense, devrait arriver rapidement à des résultats. La proposition ayant été adoptée, on vit arriver le lendemain un petit homme tout habillé de gris qui s'enferma avec le squelette. Une paire d'heures plus tard, il ressort visiblement ravi. - C'est un australopithèque, dit-il, c'est sûr, il a avoué...
Dans un autobus, un petit monsieur est debout, serré contre un autre petit monsieur à cause du grand nombre de voyageurs. Il frappe doucement sur l'épaule de son voisin, et lui demande à voix basse : -Vous êtes du KGB ? -Non, - dit l'autre étonné, - je ne suis pas du KGB. -Vous avez de la famille dans le KGB ? -Non plus. -Des amis, peut-être ? -Pas davantage. -Alors des voisins ou des connaissances ? -Non, personne. -Alors, monsieur, si vous n'êtes pas du KGB, si vous n'y avez ni famille, ni amis, ni voisins, ni connaissances, je vous prie d'arrêter de me marcher sur les pieds.
Pour son soixante-dixième anniversaire, Léonide Brejnev a pris la décision de faire graver un timbre à son effigie. Six mois plus tard, il va visiter l'Institut d'émission du ministère des Postes et s'étonne que « son » timbre ne soit pas encore en circulation. Le directeur, très gêné, explique que le programme a pris du retard à cause d'un détail qui pose un problème imprévu : les timbres à l'effigie du secrétaire général ne collent pas. Furieux, Brejnev ordonne qu'on lui apporte immédiatement un morceau de papier et un timbre. Il prend le timbre, crache dessus, l'appuie fortement sur le papier, et le timbre colle parfaitement... - Ah, dit le directeur, vous crachez de ce côté-là...
Hier soir, annonce la radio, un cambriolage particulièrement scandaleux et crapuleux a été commis dans les locaux du ministère de l'Intérieur. Une bande d'individus réactionnaires, après s'être introduite dans les lieux, a dérobé les résultats des élection en raison de cet acte de sabotage, les élections ne pourront avoir lieu dimanche prochain comme prévu...
Après la mort de Staline, un touriste qui se promène à Kiev s'aperçoit que la statue du petit père des peuples est gardée nuit et jour. Un matin, il se décide à en demander la raison au chef des gardes : mais pourquoi garder une statue? -C'est, répond le chef, qu'on pourrait lui manquer de respect. -Diable, s'écrie le touriste, mais qui pourrait manquer de respect à la statue du regretté camarade Staline? Et le soldat, faisant de la main un vaste mouvement circulaire englobant tous ses compagnons, répondit : - Nous, si nous n'étions pas de service.
Brejnev visite incognito une usine. A la fin de sa visite il s'approche d'un ouvrier et lui demande : - Que penses-tu de Brejnev ? L'ouvrier se redresse brusquement, jette autour de lui des regards anxieux et lui murmure à l'oreille : - Je ne peux pas te répondre ici. Attends-moi à la sortie du travail et à ce moment-là je te dirai ce que je pense du camarade Brejnev. Intrigué, il décide de jouer le jeu. Il retrouve donc l'ouvrier à la sortie de l'usine et celui-ci l'entraîne aussitôt loin des autres ouvriers. Là, Brejnev repose sa question, mais l'homme ne lui répond que par des grands gestes l'invitant au silence, puis, saisissant le camarade président par le bout de la manche, il lui fait emprunter un dédale de petites rues, rasant les murs avec des airs de conspirateurs. Et ils marchent tellement qu'ils arrivent aux limites de la ville. Loin de s'arrêter, l'ouvrier plonge dans les bois remorquant un Brejnev de plus en plus étonné. Enfin, arrivé dans une clairière au coeur de la forêt, le travailleur s'arrête et, après un ultime coup d'oeil méfiant, se penche sur Brejnev et lui dit à l'oreille : - Tu sais, et bien, moi, Brejnev, je l'aime bien.
Au cours d'une réunion du Parti, les responsables s'inquiètent du nombre décroissant de ses membres. Après en avoir débattu, ils décident de publier la déclaration suivante : - Quiconque trouvera un nouveau membre du Parti sera libéré de l'obligation d'assister aux réunions du Parti pendant six mois. - Quiconque trouvera cinq nouveaux membres du Parti aura le droit de quitter le Parti. - Quiconque trouvera dix nouveaux membres du Parti recevra une attestation qui prouvera qu'il n'a jamais appartenu au Parti.
A la frontière entre les deux Allemagnes, deux gosses se disputent à travers les barbelés. Le petit garçon de l'Allemagne de l'Ouest a une orange dans la main et nargue son vis-à-vis en chantonnant : - Moi, j'ai une orange, moi, j'ai une orange. Toi, t'as pas d'orange, toi, t'as pas d'orange... Vexé, le petit Allemand de l'Est rentre chez lui et dit à son père que de l'autre côté il y a un petit garçon qui l'ennuie tout le temps avec des histoires d'oranges, qui dit qu'il a des oranges et que lui n'en a pas. -Je ne sais jamais quoi dire, conclut-il, qu'est-ce que je peux lui répondre ? -Dis-lui que tu as le socialisme. Le lendemain, à la frontière, les deux enfants se retrouvent et le jeune Allemand de l'Est nargue l'autre : -Moi, j'ai le socialisme, moi, j'ai le socialisme. Et toi tu l'as pas, et toi, tu l'as pas. Furieux, le garçon de l'Ouest va voir son père et lui explique : -De l'autre côté de la frontière il y a un garçon qui me dit tout le temps qu'il a le socialisme et pas moi. Qu'est-ce que je peux lui répondre ? -Dis-lui qu'après les élections toi aussi tu auras le socialisme. Le garçon retourne alors à la frontière et dit à son adversaire : -Moi, j'aurai le socialisme, moi, j'aurai le socialisme... Et l'autre de répliquer : -T'auras plus d'orange, t'auras plus d'orange...
Si, lorsqu'un ordre est donné à un militaire français, la formule consacrée de réponse est « à vos ordres », ou pour un allemand « zum Befehl », elle est pour un militaire soviétique « prêt à servir le gouvernement soviétique ». Lancé dans l'espace en 1964, un équipage de cosmonautes revint sur terre quelques jours après la déposition de Khrouchtchev. Conduit à Moscou pour y être félicité, l'équipage fut introduit au Kremlin dans une salle où les attendait la troïka Podgornyï, Kossyguine, Brejnev. Le chef de l'expédition fit alors trois pas en avant, salua et déclara : - Prêt à servir n'importe quel gouvernement soviétique.
Un touriste américain passe ses vacances en Yougoslavie. Au cours de ses pérégrinations, il se lie d'amitié avec un autochtone et le rencontre fréquemment pour discuter de leurs modes de vie respectifs. Ils en viennent rapidement à parler de leurs ressources. - Combien gagnes-tu ? - demande le Yougoslave. - 200 dollars par semaine. - Et tu dépenses combien ? - 100 dollars par semaine. - Et que fais-tu du reste ? - Tu sais, nous vivons dans un pays capitaliste, répond l'Américain, et dans ce type de pays on ne pose jamais ce genre de questions. Et toi, combien gagnes-tu ? - Par mois, de 1 800 à 2 000 dinars. - Et tu dépenses combien ? - Au minimum 3 000 dinars. - Mais, mais, bégaie l'Américain, où trouves-tu ces 1 000 dinars supplémentaires? - Tu sais, ici nous sommes un pays socialiste, répond le Yougoslave, et dans les pays socialistes on ne pose jamais ce genre de questions.
Deux ouvriers Polonais gagnent un séjour en Union Soviétique, un seul en revient. Ses amis l'interrogent : « Alors comment ça se passe, comment est l'alimentation ? - Remarquable, je n'en croyais pas mes yeux. - Et les conditions de travail ? - Remarquables, je n'en croyais pas mes yeux. - Et les logements ? - Remarquables, je n'en croyais pas mes yeux. - Et les libertés syndicales ? - Remarquables, je n'en croyais pas mes yeux. - Et ton copain ? - II est en Sibérie : il semble qu'il en ait cru ses yeux. »
Après sa mort, Staline vagabondait paisiblement dans l'au-delà quand, au détour d'un nuage, il croisa Nicolas II. Le tsar, toujours aussi curieux, se renseigna : - Est-ce qu'il y a toujours une armée ? - Bien sûr, - répond Staline, - et avec le progrès elle est de plus en plus forte. - Et une police ? - Bien sûr, et en progrès constant. - Et la censure ? Et la police politique ? Et les déportations en Sibérie ? - Mais oui, et de plus en plus. - Et la vodka? -Évidemment, de plus en plus forte elle aussi. Elle fait trois degrés de plus maintenant. - Trois degrés, - dit Nicolas II d'un ton rêveur, - et dis-moi, franchement, tu crois que pour trois degrés ça valait la peine de faire tout ce chambardement ?
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